23.02.2004 - TPIR/MILITAIRES I - LES INTERAHAMWE POUVAIENT TUER DES SOLDATS EN 1994, SELON UN TEMOIN

Arusha, le 23 février 2004 (FH)-Un témoin à charge entendu lundi dans le procès "Militaires I" en cours devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a déclaré que des miliciens Interahamwe pouvaient tuer des soldats gouvernementaux pendant le génocide anti-tutsi de 1994. Dénommé "XAQ" pour assurer son anonymat, le quarante septième témoin du parquet était contre-interrogé par l'avocat canadien, Me André Tremblay, co-conseil du major Aloys Ntabakuze, un des quatre accusés.

1 min 24Temps de lecture approximatif

Ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Ntabakuze est coaccusé avec l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations à l'Etat-major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, ainsi que l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva. Ils répondent notamment D'entente en vue de commettre le génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Ils plaident non coupables.

Le témoin a affirmé que des Interahamwe n'avaient pas besoin D'autorisation pour entrer au camp Kanombe. Il a ajouté qu'ils avaient "le droit de tuer des soldats gouvernementaux déserteurs".

Le parquet allègue que les Interahamwe sont les principaux auteurs du génocide, aux côtés des militaires et des autorités gouvernementales. Interahamwe était l'aile jeunesse de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).

Le témoin XAQ a indiqué que les Interahamwe ont été entraînés et armés par des officiers supérieurs de l'armée.

De son côté, l'avocat français de Bagosora, Me Raphaël Constant, l'a interrogé au sujet D'un meeting qu'aurait dirigé son client dans les environs du camp Kanombe en 1990. Le témoin a répondu qu'il ne se rappelait pas grand chose au sujet de ce meeting, étant donné qu'il remonte à quatorze ans.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté du Russe Serguei Aleckseievich Egorov of Russia et du Fidjien Jai Ram Reddy.

AT/SV/GF/FH (Ml''0223C)