La principale organisation de survivants du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, Ibuka, s'est félicitée de l'arrestation samedi matin près de Paris du "financier" du génocide Félicien Kabuga, émettant le souhait que le suspect soit jugé au Rwanda et non aux Pays-Bas.
"La capture de Félicien Kabuga est vraiment bienvenue et un acte louable. Les survivants du génocide de 1994 contre les Tutsi s'en félicitent", a déclaré à l'AFP le président de l'association Ibuka ("Souviens-toi" en langue rwandaise), Jean-Pierre Dusingizemungu.
"Il est destiné à être jugé à La Haye aux Pays-Bas mais notre voeu, en tant qu'association pour les survivants du génocide, c'est qu'il soit extradé et jugé au Rwanda où il a commis les crimes", a-t-il ajouté.
"Cela a pris du temps mais finalement, c'est fait. Le gouvernement français a soutenu les génocidaires et les a aidés à fuir et à échapper à la justice. Alors le fait qu'il soit arrêté en France est un pas significatif", a estimé M. Dusingizemungu.
De son côté, Jean-Damascène Bizimana, secrétaire général de la Commission nationale de lutte contre le génocide, a estimé que l'arrestation de M. Kabuga faisait "honneur à la mémoire des victimes".
"Il a utilisé son argent et son influence politique pour mobiliser les citoyens et les armer pour commettre le génocide", a déclaré M. Bizimana à l'AFP.
"Il a financé l'importation de tonnes de machettes et de grenades qui ont été distribuées partout dans le pays", a-t-il ajouté.
Félicien Kabuga, 84 ans, a été arrêté samedi matin en banlieue parisienne après plus de 20 ans de cavale. Il est poursuivi par la justice internationale notamment pour génocide, incitation au génocide et entente en vue de commettre le génocide. Le génocide des Tutsi au Rwanda a fait 800.000 morts selon l'ONU entre avril et juillet 1994.