Rohingyas: Ottawa et La Haye vont soutenir la Gambie devant la Cour internationale de justice

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Le Canada et les Pays-Bas ont annoncé mercredi leur intention d'appuyer formellement la plainte de la Gambie contre la Birmanie devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour éviter un génocide contre la minorité musulmane des Rohingyas.

La Gambie, soutenue par les 57 États membres de l'Organisation de la coopération islamique, accuse la Birmanie d'avoir violé la Convention des Nations unies de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, ce que rejette la cheffe de facto du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi.

La Gambie avait demandé à la Cour d'ordonner des mesures d'urgence pour protéger les Rohingyas restés en Birmanie de nouvelles exactions dans l'attente d'une décision finale concernant cette affaire, qui pourrait prendre des années.

"En saisissant la CIJ de ce dossier, la Gambie a posé un geste louable visant à mettre fin à l'impunité de ceux qui commettent des atrocités au Myanmar", expliquent les ministres des Affaires étrangères canadien François-Philippe Champagne et néerlandais Stef Blok, dans un communiqué commun.

"Le Canada et les Pays-Bas considèrent qu'il est de leur devoir de soutenir ces efforts, qui concernent l'humanité tout entière", ajoutent les deux pays, qui avaient soutenu de façon informelle cette action.

"Dans le cadre de cette intervention, le Canada et le Royaume des Pays-Bas apporteront leur aide en ce qui concerne les questions juridiques complexes", poursuit le communiqué. "Ils porteront aussi une attention particulière aux crimes liés à la violence sexuelle et fondée sur le genre, dont le viol".

Ottawa et La Haye appellent par ailleurs "tous les États parties à la Convention sur le génocide pour qu'ils soutiennent la Gambie" dans cette affaire.

En janvier dernier, la CIJ, basée à La Haye, avait ordonné à la Birmanie de prendre "toutes les mesures" en son pouvoir pour prévenir un éventuel génocide à l'encontre des Rohingyas.

Depuis août 2017, environ 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de militaires birmans et de milices bouddhistes, qualifiées de "génocide" par des enquêteurs de l'ONU. Le nombre exact de Rohingyas tués au cours des violences n'est pas connu, mais des ONG estiment que ce nombre s'élève à plusieurs milliers.