"On m'a répondu que cela ne figurait pas dans le mandat de la MINUAR. J'ai été surpris, déçu. J'étais hors de moi", a indiqué le général à la retraite.
En 1994, l'actuel Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, était en charge des opérations de maintien de la paix au siège des Nations Unies à New York. Le général Dallaire a déclaré que, selon des informations dont il disposait, l'armée rwandaise entraînait des milices et leur distribuait des armes. Des étrangers, dont il n'a pas révélé la nationalité, supervisaient ces entraînements aux côtés des officiers rwandais, a-t-il dit.
"La formation que devait suivre ces personnes était telle qu'elles pouvaient tuer un millier de Tutsis en vingt minutes", selon un informateur qui avait, de son gré, offert ses services à la MINUAR. Cette source avait affirmé que ces entraînements s'inscrivaient dans un plan D'extermination des Tutsis impliquant de hauts responsables civils et militaires parmi lesquels le colonel Théoneste Bagosora, le principal accusé dans ce procès.
Ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, Bagosora est considéré par le parquet comme "le cerveau du génocide" anti-tutsi et des massacres D'opposants qui ont fait un million de morts entre avril et juin 1994.
Bagosora est est co-accusé avec l'ancien commandant des opérations militaires à l'Etat-major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien responsable des opérations dans le secteur militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva ainsi que l'ancien commandant du bataillon para- commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Natabakuze.
Ils répondent de divers chefs de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.Les accusés plaident non coupable.
Appelé communément "Militaires I", ce procès a commencé en avril 2002. Il se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Egorov et fidjien Jai Ram Reddy.
GA/ER/AT/GF/FH (Ml''0120A)