La Ville de Paris va remettre la citoyenneté d'honneur au prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, saluant entre autres "son combat contre le viol en tant qu'arme de guerre en République démocratique du Congo", après un vote des élus jeudi.
"Le Dr Denis Mukwege accompagne et soigne des femmes victimes de mutilations sexuelles au Sud-Kivu en République démocratique du Congo depuis plus de vingt ans", a rappelé l'adjoint à la maire de Paris en charge des Relations internationales, Arnaud Ngatcha.
En outre, "il a fait l'objet de menaces de mort qui font suite à ses prises de position contre les meurtres de 18 personnes au Sud-Kivu en juillet", a-t-il rappelé.
"La Ville de Paris maintient son niveau d'alerte au plus haut niveau et s'engage à mettre en oeuvre tous les moyens qui permettront d'assurer, quelles que soient les circonstances, la protection de +l'homme qui répare les femmes+", a-t-il poursuivi.
Le voeu a été proposé par l'adjoint et rédigé avec l'ensemble des groupes politiques.
La semaine dernière, Denis Mukwege a réclamé justice pour les tueries et les viols perpétrés depuis près de 30 ans dans l'Est de la République démocratique du Congo.
"Nier qu'il y ait eu des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre en République démocratique du Congo, nier même qu'il y ait eu un génocide en RDC, c'est être de mauvaise foi", avait déclaré le gynécologue à l'AFP à l'occasion des dix ans d'un rapport des Nations unies.
Le Dr Mukwege a fait état de menaces fin juillet, quelques jours après avoir dénoncé un nouveau massacre de civils dans sa province du Sud-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Le célèbre gynécologue, surnommé "l'homme qui répare les femmes", est co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2018 pour les soins qu'il apporte dans sa cliniques de Panzi près de Bukavu à des milliers de femmes victimes de violences sexuelles.
Il dénonce sans relâche l'impunité des auteurs de tueries et de violences sexuelles dans l'Est de la RDC, déstabilisé par des conflits depuis 25 ans.
