21.08.2003 - TPIR/MEDIAS - ACQUITTEMENT DEMANDE POUR l'ANCIEN JOURNALISTE HASSAN NGEZE

Arusha 21 août 2003 (FH)- Les avocats de l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ont plaidé son acquittement au terme de leurs plaidoiries jeudi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "Le fait que Ngeze n'a publié aucun numéro de Kangura entre avril et juillet 1994 est un moyen de preuve suffisant qu'il n'est pas coupable de génocide ou D'incitation au génocide.

1 min 35Temps de lecture approximatif

Le procès devrait s'arrêter là", a plaidé l'avocat principal, l'Américain Me John Floyd.

Me Floyd a ajouté que "Kangura n'était pas un journal de grande envergure. Aucun lien n'a été établi entre l'assassinat D'une personne et un article de Kangura."

"Je ne vois pas par quelle gymnastique on essayerait de relier Hassan Ngeze à un acte criminel", a affirmé Me Floyd.

Hassan Ngeze est coaccusé avec deux membres du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana et Jean-Bosco Barayagwiza.

Me Floyd a nié toute entente entre Ngeze et ses coaccusés.

S'agissant particulièrement de Ferdinand Nahimana, Me Floyd a indiqué rien ne permettrait de les rapprocher. Selon l'avocat, "dix années les séparent. Ils sont de niveaux intellectuels différents. Ils proviennent de communes différentes. Ils ont exprimé des dédains réciproques."

Le co-conseil de Ngeze, l'avocat canadien Me Rene Martel, a déclaré que la "thèse du bureau du procureur est D'une faiblesse terrible. Je dirais même plus, elle est frauduleuse"

Les avocats de Hassan Ngeze ont estimé que le procureur n'a pas prouvé au-delà de tout doute raisonnable la culpabilité de l'accusé.

"Pour prouver que Hassan Ngeze est coupable de quoi que ce soit, il faudrait ignorer nos témoins. Je ne vois pas comment on le ferait", a estimé Me Floyd.

Les avocats ont demandé aux juges D'éviter "D'être prisonniers des émotions suscitées par la gravité des charges"

Vendredi, le Tribunal entendra les plaidoiries de la défense de Jean-Bosco Barayagwiza. Ce dernier ne se présente pas au procès depuis son ouverture en octobre 2000, alléguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement rwandais. Il est représenté par un avocat qu'il ne reconnaît pas.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay et comprenant en outre les juges norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.

AT/GF/FH(ME'0821C)