31.01.2003 - TPIR/KAMUHANDA - DEUX TEMOINS DE LA DEFENSE ENTENDUS A HUIS-CLOS JEUDI

Arusha, le 31 janvier 2003 (FH) - La deuxième chambre de première instance s'est vue dans l'obligation D'entendre à huis-clos deux témoins de la défense de l'ancien ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Jean de Dieu Kamuhanda, jeudi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). l'audience n'a été publique que durant moins D'une heure.

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Les deux témoins, désignés EM et CPE pour protéger leur identité, étaient des femmes. l'agence Hirondelle a appris que EM a témoigné à huis-clos
toute la matinée, car ses anciennes fonctions auraient pu conduire à son identification si elle avait déposé en séance publique. CPE a également témoigné essentiellement à huis-clos dans l'après-midi. Elle a été entendue en public pendant moins D'une heure. Au cours de cette séance publique, il n'a pas été question des massacres commis à Gikomero (province Kigali rurale, centre du Rwanda) pour lesquels Jean de Dieu Kamuhanda est
poursuivi.

Selon CPE, les Hutus et les Tutsis vivaient en harmonie jusqu'à la mort du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Elle a déclaré que les deux
ethnies se trouvaient côte à côte, lorsqu'elles montaient la garde sur les barrages routiers dressés pour contrer l'invasion des rebelles à majorité tutsie du Front patriotique rwandais (FPR).

Interrogée par l'avocate guinéenne de Kamuhanda, Me Aicha Condé, CPE a déclaré qu'après la mort du président Habyarimana, certains Tutsis qui
étaient aux barrages ont été chassés et tués. D'autres ont pris la fuite et se sont dirigés dans plusieurs endroits de Rubungo et de la commune voisine de Gikomero.

CPE, qui habitait à la frontière entre les deux communes, côté Rubungo, a déclaré avoir vu environ 900 Tutsis se réfugier à la paroisse de Gishaka, au
bureau du secteur Gikomero ainsi qu'au bureau communal. Elle a indiqué que les tueries ont débuté sur un barrage routier proche de la paroisse de Gishaka le 13 avril 1994. Le témoin a expliqué qu'il est resté à son domicile jusqu'au 16 avril 1994, date à laquelle il s'est réfugié à la paroisse de Gikomero, située non loin du bureau communal.

La chambre est ensuite retournée à huis-clos. A la fin de la journée, Me Condé a déclaré à l'agence Hirondelle que les débats se poursuivront lundi
avec le contre-interrogatoire de CPE par le procureur.

Le procès Kamuhanda se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule et
comprenant en outre les juges malgache Arlette Ramaroson et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.

AT/NI/GF/FH (KH'0131A)