Me Pognon contre-interrogeait l'historienne américaine et activiste des droits de l'homme, Alison Des Forges, citée comme témoin expert par le parquet.
Alison Des Forges a notamment allégué que la RTLM et la revue Kangura ont été utilisés pour inciter au génocide et aux massacres.
Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Tous plaident non coupables.
Alison Des Forges a déclaré qu'elle n'acceptait pas "la théorie monocausale de l'histoire" développée, selon elle, par Me Pognon.
l'experte du parquet a expliqué que les événements historiques "procèdent D'un enchevêtrement complexe du processus et des décisions prises par des acteurs individuels".
Le parquet affirme que dès la fin de 1990 à juillet 1994, les autorités civiles et militaires rwandaises ont élaboré un plan visant à éliminer les Tutsis et les membres de l'opposition, afin de se maintenir au pouvoir.
Selon le parquet, les éléments de ce plan comportaient entre autres le recours à la haine et à la violence ethnique, l'entraînement et la distribution D'armes aux miliciens ainsi que la confection de listes de personnes à éliminer.
Me Pognon a accusé le témoin de "faire preuve de totale amnésie" lorsqu'il est confronté à des actes repréhensibles attribués à l'ex-rebellion rwandaise à dominante tutsie, le Front patriotique rwandais (FPR).
Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges, norvégien Erik Mose, et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
AT/GF/FH (ME-0529A )