Ils plaident non coupables. Environ six mille personnes ont été tuées sur le seul site de Mugonero en 1994, allègue le parquet.
"Ce sont des personnes dont les leurs ont disparu. Ces personnes ont été touchées par la mort des leurs. Elles n'ont pas pu supporter la situation. Elles ont été dépassées par la situation et elles ont dit n'importe quoi", a déclaré en substance le vingtième et unième témoin de la défense, une femme dont le mari travaillait au complexe adventiste de Mugonero en 1994.
Elisaphan Ntakirutimana était pasteur à l'église adventiste de Mugonero et le Dr Gérard médecin à cet endroit.
Au cours de sa déclaration liminaire à l'ouverture du procès le 18 septembre 2001, la défense a plaidé que les accusations portées contre les deux hommes n'ont aucun sens.
Elisaphan Ntakirutimana est défendu par l'avocat américain Me Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par le Canadien Me David Jacobs.
Le témoin précédent avait allégué qu'un groupe de rescapés du génocide aurait entraîné et encouragé des gens à porter de faux témoignages contre "des personnes dont ils n'étaient pas contents", faisant notamment référence aux coaccusés.
"Quand J'ai entendu cela, J''étais surprise, J'étais étonné, choquée. J'ai vu qu'il y a des gens qui osent. J'ai compris que des personnes peuvent dire des choses impossibles", a fait remarquer le vingt et unième témoin de la défense, qui s'exprimait en sa langue maternelle, le kinyarwanda.
Le témoin a décrit le pasteur Elisaphan Ntakirutimana, 78 ans, comme un homme âgé et respectable qui " ne pouvait courir avec des voyous" pour tuer des gens. Le Dr Ntakirutimana, 45 ans, a de son côté été présenté "comme un homme très humble, très abordable, qui compatissait avec D'autres".
Lors de la déclaration liminaire, Me Clark avait déclaré que le pasteur Elisaphan Ntakirutimana "s'impliquait à sauver des âmes, comme Gérard Ntakirutimana était impliqué dans le soin aux malades".
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose et comprenant en outre les juges, sud-africaine Navanethem Pillay et sénégalaise Andrésie Vaz.
Le juge Mose sera absent à la reprise des débats jeudi et la journée suivante. Le procès se poursuivra néanmoins devant ses deux pairs. Le règlement du TPIR permet que les audiences ne soient pas interrompues lorsqu'un des juges de la chambre doit s'absenter pour une période n'excédant pas cinq jours.
AT/GF/FH (NT-0430A )