12.02.2002 - TPIR/NTAKIRUTIMANA - LE DR NTAKIRUTIMANA N'A PAS NEGLIGE SES PATIENTS TUTSIS, SELON UN

Arusha 12 février 2002 (FH) - Le Dr Gérard Ntakirutimana, ancien médecin à l'hôpital de Mugonero (province Kibuye, ouest du Rwanda), n'a pas négligé ses patients tutsis en avril 1994, a affirmé un témoin de la défense, mardi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le Dr Gérard Ntakirutimana est coaccusé avec son père, le pasteur Elizaphan Ntakirutimana, de génocide et de crimes contre l'humanité.

1 min 22Temps de lecture approximatif

Ils plaident non coupables.Gérard Ntakirutimana était resté en charge de l'hôpital de Mugonero après l'évacuation de son directeur expatrié au lendemain de l'attentat contre l'avion de l'ancien président rwandais, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.

"Personne ne s'est plaint de la négligence du docteur vis-à-vis des malades. Et je n'ai jamais vu une telle situation", a dit le cinquième témoin de la défense, désigné par le chiffre "n° 7" pour protéger son anonymat. Un témoin du parquet avait allégué, en septembre dernier, que Gérard Ntakirutimana avait refusé de soigner les Tutsis qui s'étaient réfugiés à l'hôpital de Mugonero en avril 1994. La plupart D'entre eux y avaient été tués le 16 avril 1994.

Le témoin de la défense, à l'époque employée de l'hôpital de Mugonero, a par ailleurs démenti des allégations selon lesquelles Gérard Ntakirutimana aurait demandé aux malades hutus de quitter l'hôpital avant ce massacre.

Un témoin précédent a affirmé que les Ntakirutimana, craignant pour leur sécurité, avaient quitté Mugonero le matin du 16 avril 1994 pour s'installer à Gishyita, "à trente minutes de route" de là, jusqu'à la fin du mois.

Le procès des Ntakirutimana se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, et comprenant en outre les juges, sénégalaise Andrésie Vaz et sud-africaine, Navanethem Pillay. Le Dr Ntakirutimana est défendu par l'avocat canadien, Me David Jacobs, et le pasteur Ntakirutimana par l'avocat américain, Me Ramsey Clark. La défense entend citer trente-quatre témoins dans cette affaire.

AT/GF/FH (NT-0212A )