04.02.2002 - TPIR/NTAKIRUTIMANA - FAUSTIN TWAGIRAMUNGU TEMOIGNE EN FAVEUR DES ACCUSES NTAKIRUTIMANA.

Arusha 4 février 2002 (FH) - Faustin Twagiramungu, 57 ans, ancien premier ministre rwandais de mai 1994 à 1995, a été le premier témoin de la défense dans le procès D'un pasteur adventiste coaccusé de génocide avec son fils, a-t-on constaté lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Suspendu au mois de novembre dernier après que le parquet ait terminé la présentation de ses moyens de preuve, le procès du pasteur Elizaphan Ntakirutimana et de son fils, le Dr Gérard Ntakirutimana, a repris avec la comparution des témoins a décharge.

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Elizaphan Ntakirutimana et Gérard Ntakirutimana sont poursuivis pour des massacres de Tutsis à Mugonero (province Kibuye, ouest du Rwanda) et dans les collines avoisantes de Bisesero. Ils plaident non coupables.

Faustin Twagiramungu a déclaré qu'il avait accepté de témoigner par "devoir de dire la vérité sur mon peuple". l'ancien premier ministre a expliqué qu'il voulait "faire en sorte que la justice soit administrée pour le bien de tous". Les avocats ont indiqué qu'ils citeraient trente-quatre témoins dans ce procès. Elizaphan Ntakirutimana est défendu par l'avocat américain Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par le Canadien David Jacobs.

Me Jacobs a remplacé l'Américain Me Edward Medvene, qui s'est retiré au mois de décembre dernier pour des raisons de santé. Dans une déclaration liminaire, Me Jacobs a qualifé son client de "bon docteur", incapable de commettre les crimes pour lesquels il est poursuivi. "Je pense que les dires du procureur dans ce sens sont ridicules", a-t-il plaidé. Me Jacobs a estimé que les gens agissent pour divers motifs, citant notamment la jalousie et les mobiles politiques. Me Clark a pour sa part indiqué que le pasteur Ntakirutimana était "dévoué à sauver les âmes", tout comme son fils s'occupait à soigner les malades.

Le procès des Ntakirutimana a été ouvert sur le fond le 18 septembre 2001 devant la première chambre de première instance du TPIR présidée, dans cette affaire, par le juge norvégien Erik Mose, et comprenant en outre les juges sénégalaise Andrésie Vaz et sud-africaine Navanethem Pillay. Le parquet a cité dix-neuf témoins.
AT/GF/FH (nt-0204a )