16.11.2001 - TPIR/MEDIAS - HASSAN NGEZE AURAIT TUE UN TUTSI POUR l'EXEMPLE, SELON UN CONDAMNE

Arusha, le 16 novembre 2001 (FH) - l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, aurait tué un Tutsi pour donner l'exemple, a affirmé un condamné, lors de sa déposition, vendredi, devant le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR). Condamné à quinze ans de prison en 1999 par le TPIR après un plaidoyer de culpabilité, l'ancien chef milicien en préfecture de Gisenyi (ouest du Rwanda), Omar Serushago, témoigne depuis jeudi dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine" pour le compte de l'accusation.

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Omar Serushago a déclaré qu'à la mi-avril 1994, à Gisenyi, Hassan Ngeze a tiré sur un Tutsi en guise D'exemple aux miliciens hésitants.

"Pourquoi attendre avec ces Tutsis. Je vais vous donner un exemple, pour vous montrer comment les Inyenzi [terme péjoratif pour désigner les Tutis] meurent", a rapporté Omar Serushago, en citant des propos attribués à Hassan Ngeze.

l'accusé aurait tenu ce discours au cimetière de Gisenyi, où plusieurs Tutsis ont été tués et enterrés entre avril et juin 1994.

"A cet endroit connu sous le nom de "commune rouge", il [Hassan Ngeze] incitait les Interahamwe et les membres de la CDR [Coalition pour la défense de la République] à tuer. Il y avait des bouchers qui découpaient les corps, qui déshabillaient les femmes et qui abusaient D'elles avant de les tuer", a indiqué le témoin.

Omar Serushago a par ailleurs affirmé que Hassan Ngeze et un de ses coaccusés, l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, ont distribué des armes aux miliciens à Gisenyi.

Omar Serushago est le trente deuxième témoin du parquet dans ce procès qui concerne également l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana. Le témoignage de Serushago est très contesté par la défense. l'avocat américain Me John Floyd, qui représente Hassan Ngeze, a soutenu que le condamné plaide sa propre cause.

Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud africaine Navanethem Pillay et composée en outre des juges norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
AT/DO/FH (me_1116a )