Le procès a repris avec la déposition du vingt-unième témoin de l'accusation, une dame tutsie âgée de trente ans, dont une grande partie de l'interrogatoire principal s'est déroulé à huis clos, pour des raisons de sécurité.
Désigné sous le pseudonyme "Z" pour protéger son anonymat, le témoin a affirmé qu'elle avait assisté à une réunion dirigée par le l'ex-préfet de Cyangugu, au bureau de la commune Gafunzo. La réunion, au cours de laquelle le témoin a déclaré avoir pris des notes, a été suivie de massacres de Tutsis, qui avaient trouvé refuge à la paroisse de Shangi, selon Mme Z..
La défense a tenté de démontrer que les notes prises n'avaient pas été rédigées séance tenante, et a fait remarquer que les massacres de la paroisse de Shangi se seraient perpétrés le 28 avril 1994 au lieu du 7 avril comme l'affirmait le témoin.
La défense a par ailleurs fait valoir que le problème des réfugiés de la paroisse de Shangi ne figurait pas à l'ordre du jour de la réunion évoquée par le témoin et que "leur massacre ne saurait être la conséquence de la réunion à laquelle aurait assisté le témoin".
Le vingt-deuxième témoin de l'accusation a été également entendu. Le témoin, dont la déposition devrait se poursuivre jeudi, est un ancien militaire qui dépose principalement contre l'ancien commandant de la garnison militaire de Cyangugu, Samuel Imanishimwe.
Le procès du groupe Cyangugu alterne avec celui de l'ancien maire de Bicumbi (préfecture de Kigali rurale, centre-est du Rwanda), Laurent Semanza. Laurent Semanza et les coaccusés de Cyangugu sont jugés par la troisième chambre de première instance du TPIR comprenant les juges , George Williams de Saint Kitts et Nevis et Kitts, Yakov Ostrovsky de Russie, Pavel Dolenc de Slovénie.
Cette chambre est normalement présidée par le juge Williams mais dans l'affaire Semanza, c'est le juge Ostrovsky qui dirige les débats.
BN/AT/PHD/FH (CY_0502A)