14.02.2001 - TPIR/MEDIAS - BARAYAGWIZA REFUSE DE RECEVOIR l'AVOCAT COMMIS A SA DEFENSE

Arusha 14 février 2001 (FH) - l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévisioin libre des mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, a refusé de recevoir l'avocat commis D'office à sa défense, a-t-on appris mercredi à Arusha. l'avocat italien, Me Giacomo Barleta Caldarera, nommé il y a une semaine pour représenter l'accusé qui boycotte son procès depuis son ouverture sur le fond en octobre dernier, a tenté de rencontrer son client mercredi au centre de détention des Nations unies à Arusha, mais en vain.

1 min 43Temps de lecture approximatif

Des sources au sein du centre de détention ont indiqué à l'agence Hirondelle que l'accusé avait affiché sur la porte de sa cellule une note libellée ainsi: "accès interdit aux mercenaires pour l'injustice et aux mafiosi". La note ajoutait que Me Caldarera était indésirable sur les lieux "même en tant que prisonnier".

Me Caldarera devrait procéder jeudi matin au contre-interrogatoire D'un témoin de l'accusation, pour le compte de Jean-Bosco Barayagwiza. l'avocat comptait profiter de la rencontre de mercredi pour préparer ce contre-interrogatoire.

Dans un communiqué publié mardi, Jean-Bosco Barayagwiza avait affirmé que "Me Caldarera a pour mission non pas de résister aux lois scélérates de la justice du vainqueur mais plutôt de les faire triompher".

"Comment ce conseil compte-t-il défendre la justice en méconnaissant le dossier de l'accusé? Comment peut-il, même avec son génie extraordinaire, connaître le dossier sans le concours de l'accusé?" ajoutait-il.

Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Ce dernier boycotte également le procès depuis le 5 février. Mardi, il a écrit une lettre demandant au président américain, George W. Bush, D'intervenir en sa faveur. Le président américain agirait notamment en tant que responsable D'un des plus importants pays pourvoyeurs des fonds nécessaires au fonctionnement du TPIR, note Hassan Ngeze.

Hassan Ngeze proteste contre une fouille effectuée dans sa cellule le 10 janvier dernier, au cours de laquelle des documents pour sa défense auraient été saisis. Il réclame en outre la traduction intégrale, en français et en anglais, de 71 numéros de la revue Kangura sur lesquels l'accusation fonde ses allégations. La chambre attend des informations complémentaires pour se prononcer sur la question.

Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges norvégien, Eric Mose, et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.

AT/PHD/FH (ME_0214A)