Sont concernés par ce procès l'ancien ministre de transports sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura, l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, et l'ancien commandant de la garnison militaire de la place, le lieutenant Samuel Imanishimwe. Ils sont poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité. Les coaccusés plaident non coupables.
Désigné par les lettres "MG" pour protéger son anonymat, le témoin résidait en commune Kamembe, en préfecture Cyangugu en 1994. Arrêté, puis détenu à la place du marché de Kamembe, avant D'être transféré au camp militaire de Cyangugu et à Gatandara par des militaires, ce Tutsi rescapé des massacres de 1994, a indiqué que des gens étaient massacrés en raison de leur appartenance ethnique. Le témoin a également évoqué des scènes de torture.
Le parquet allègue qu'environ cent mille Tutsis ont été tués en préfecture de Cyangugu en l'espace de vingt jours. Les lieux les plus fréquemment cités dans les témoignages sont le stade Kamarampaka de Cyangugu, la cathédrale de la place, les paroisses de Shangi et de Mibilizi, Nyarushishi, Gashirabwoba, Gatandara etc...
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge jamaïcain George Lloyd Williams et composée en outre des juges russe, Yakov Ostrovsky, et slovène, Pavel Dolenc. La Chambre mène ce procès en alternance avec celui de l'ancien maire de Bicumbi (préfecture Kigali rurale, centre du Rwanda), Laurent Semanza, qui devrait reprendre le 5 mars.
AT/MBR/FH (CY_0212A )