04.02.2001 - TPIR/MEDIAS - JEAN-BOSCO BARAYAGWIZA MAINTIENT SON BOYCOTT DU PROCES DES MEDIAS

Arusha 4 février 2001 (FH)- l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, maintient son boycott du procès des médias dont la réouverture est prévue lundi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "Les conditions D'injustice qui persistent au sein du TPIR m'obligent donc à maintenir ma décision de ne pas cautionner la parodie de justice en cours, et de ne pas être présent ou représenté au soi-disant procès des médias" écrit Jean-Barayagwiza, dans un communiqué parvenu à la presse dimanche.

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l'accusé Barayagwiza boycotte le procès des responsables "des médias de la haine" depuis son
ouverture sur le fond le 23 octobre, arguant que le TPIR est dépendant du "régime dictatorial et anti-hutu de Kigali". Les avocats de Barayagwiza avaient jusque-là suivi passivement le procès, en attendant que la situation se décante.

Dans son communiqué, Jean-Bosco Barayagwiza affirme qu'il a décidé de retirer à ses avocats tout mandat de le représenter dans ce procès. l'ancien conseiller politique est défendu par l'avocate canadienne, Me Carmelle Marchessault, et un confrère américain, Me David Danielson. Lundi, les avocats pourraient demander formellement de se retirer de l'affaire.

Jean-Bosco Barayagwiza note qu'en cas de retrait de ses défenseurs, il dénonce toute idée de nommer un autre conseil dans l'intérêt de la justice, puisque, "il n'y a pas de justice dans ce Tribunal". l'accusé se dit néanmoins disposé à comparaître devant "tout tribunal juste et impartial qui me garantirait un procès équitable et respecterait les règles de procédure reconnues en droit pénal". Il déclare que l'affaire a été portée devant le secrétaire général de l'ONU dès le 1er octobre 2000.

Une autre plainte a été déposée devant le comité des droits de l'homme de l'Onu en novembre 2000, "relativement à la violation systématique de mes droits fondamentaux", ajoute-t-il. Jean-Bosco Barayagwiza avait été libéré par la chambre D'appel du TPIR le 3 novembre 1999 mais elle était plus tard revenue sur sa décision, le procureur ayant présenté "des faits nouveaux" l'accusé revendique dorénavant "le statut de prisonnier politique des Nations unies" auprès du Comité international de la Croix-rouge (CICR).

Outre Jean-Bosco Barayagwiza, le procès des médias concerne l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur-en-chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.

Hassan Ngeze menace également de boycotter le procès, alléguant notamment "le vol" des ses documents de défense et le refus de traduire intégralement, en français et en anglais, 71 numéros de la revue Kangura. La revue était essentiellement écrite dans la langue nationale rwandaise, le kinyarwanda.

AT/MBR/FH(ME_0204A)