07.11.2000 - TPIR/MEDIAS - BARAYAGWIZA REVENDIQUE LE STATUT DE PRISONNIER POLITIQUE

Arusha 7 novembre 2000 (FH) - l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, a demandé mardi D'être reconnu comme prisonnier politique sous la responsabilité des Nations unies. "J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que compte tenu des circonstances spéciales à caractère politique qui entourent mon dossier ouvert au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), je vous prie de bien vouloir noter que, à partir du 23 octobre 2000, je revendique désormais le statut de prisonnier politique", a écrit Jean-Bosco Barayagwiza, dans une lettre adressée au Comité international de la Croix-rouge (CICR) le 7 novembre.

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Jean-Bosco Barayagwiza boycotte le procès des responsables des médias ouvert sur le fond le 23 octobre, affirmant que le TPIR ne peut lui garantir un procès équitable.

l'accusé estime que le Tribunal est manipulé par l'actuel régime de Kigali. Il a remis au Tribunal et au CICR des documents appuyant ses allégations.

"La lecture attentive des documents ci-joints vous permettra de vous faire une idée précise sur la situation", écrit Jean-Bosco Barayagwiza au CICR.

"Vous pourrez ainsi comprendre pourquoi je refuse de me prêter à une parodie de justice motivée par des considérations plus politiques que judiciaires. Vous saurez aussi que je suis toujours déterminé à comparaître devant n'importe quel tribunal indépendant et impartial dans tout pays démocratique qui respecterait tous mes droits, notamment le droit à la vie, à la sûreté de ma personne, à la présomption D'innocence et à la défense, tels que garantis par la déclaration universelle des droits de l'homme et par le pacte relatif aux droits civils et politiques", poursuit-il.

La chambre D'appel a ordonné la relaxation de Barayagwiza au mois de novembre 1999 pour vices de procédure. Le Rwanda avait suspendu sa coopération avec le TPIR suite à cette décision. La Chambre D'appel l'a plus tard révisée après que le procureur a présenté "des faits nouveaux".

Jean-Bosco Barayagwiza a également critiqué le fait que deux des trois juges de la chambre devant laquelle il devait comparaître se sont rendus au Rwanda et ont rencontré le président rwandais Paul Kagame.

Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.

Le Tribunal a entendu mardi et mercredi le troisième témoin de l'accusation. Désigné par les lettres "AEN" pour protéger son anonymat, le témoin, un Hutu, recruté par la rébellion tutsie avant 1994, a accusé Ferdinand Nahimana D'avoir incité aux massacres de Tutsis en préfecture de Ruhengeri (nord du Rwanda).

JC/AT/PHD/FH (ME%1008A)