Le Tchad depuis l'arrivée au pouvoir d'Idriss Deby

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Voici les temps forts au Tchad depuis l'arrivée au pouvoir d'Idriss Déby Itno, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 30 ans et brigue un sixième mandat dimanche.

- Chute d'Hissène Habré

Le 1er décembre 1990, Idriss Déby, un ancien proche du président Hissène Habré, entré en dissidence armée, s'empare du pouvoir après l'entrée de ses troupes dans N'Djamena. Hissène Habré fuit la capitale et se réfugie au Sénégal.

M. Habré sera définitivement condamné en 2017 à la prison à vie pour crimes contre l'humanité par un tribunal spécial africain.

- Première élection pluraliste

En 1996, après une "transition démocratique", Idriss Déby est élu président lors de la première élection pluraliste et accueille une partie de ses adversaires au gouvernement.

Réélu quatre fois depuis, il est critiqué par une opposition qui lui reproche des fraudes électorales et des violations des droits humains.

- Le Tchad producteur de pétrole

En 2003, le Tchad devient pays producteur de pétrole, inaugurant son premier complexe pétrolier dans le bassin de Doba (sud).

- Offensives rebelles

A partir de 2005, le régime est menacé par des offensives rebelles, notamment en 2008, lors d'une attaque parvenue aux portes du palais présidentiel, repoussée grâce à un soutien français.

- Lutte anti-terroriste

En 2013, le Tchad envoie ses troupes combattre les jihadistes dans le nord du Mali lors de l'intervention française Serval.

En 2015, face à la menace des jihadistes nigérians de Boko Haram, il envoie ses troupes au Nigeria pour libérer des localités et initier une riposte militaire régionale. N'Djamena subit plusieurs attentats suicide meurtriers revendiqués par Boko Haram.

Les élections législatives prévues en 2015 sont maintes fois repoussées, d'abord au nom de la lutte anti-terroriste, puis en raison du coronavirus. Elles sont maintenant prévues en octobre 2021.

En 2017, le Tchad participe à la création de la force antijihadiste G5 Sahel (avec Mauritanie, Mali, Niger et Burkina Faso), sous impulsion française.

- Deby Maréchal

En avril 2018, le Tchad adopte une nouvelle Constitution controversée instaurant un régime présidentiel.

En février 2019, une colonne rebelle venue de Libye pour tenter de renverser le président est stoppée par des bombardements français sur demande de N'Djamena.

En mars 2020, l'armée déclenche une grande offensive contre le groupe jihadiste Boko Haram pour venger la mort d'une centaine de ses soldats dans la zone du lac Tchad.

Pour célébrer cette victoire, le président Déby est élevé au titre de maréchal du Tchad le 11 août 2020, lors du 60e anniversaire de l'indépendance.

- Intimidation d'opposants

Le 28 février 2021, une sanglante tentative d'arrestation par l'armée d'un candidat à la présidentielle se solde par la mort d'au moins trois personnes.

Le lendemain, l'opposant "historique" d'Idriss Déby, Saleh Kebzabo, retire sa candidature, accusant le président d'intimider ses rivaux par l'usage de la force.

Le pouvoir est accusé, notamment ces derniers mois, de réprimer toute opposition en interdisant les rassemblements de partis ou de mouvements de la société civile qui réclament "une alternance au pouvoir".