Le délégué de l'Union européenne a notamment visité la prison surpeuplée de Gitarama (centre du Rwanda) qui héberge 8000 détenus alors que sa capacité d'accueil est de 1200 personnes, a rapporté Radio Rwanda captée à Arusha par l'agence Hirondelle.
Aldo Ajello s'est félicité du système de la catégorisation des suspects consacré par la loi rwandaise sur le génocide, car à côté des planificateurs, "d'autres ont obéi à des ordres" et sont "plus des victimes" que des bourreaux.
La loi rwandaise sur le génocide répartit les suspects en quatre catégories. La première comprend principalement les planificateurs et organisateurs, qui risquent la peine de mort s'ils sont reconnus coupables. Ils seront exclus de la juridiction des gacaca.
Les gacaca pourront en revanche juger les trois autres catégories de suspects de génocide. Ces catégories comprennent dans l'ordre décroissant les personnes qui ont été incitées à tuer, celles qui ont commis d'autres violences, et celles qui ont commis des actes de pillage et de vol au préjudice des victimes du génocide.
Le parlement rwandais a entamé cette semaine l'examen de la loi portant création des tribunaux gacaca. Vendredi dernier, il en a adopté le préambule, traitant essentiellement de leur opportunité.
Les députés ont parallèlement modifié la loi régissant la cour suprême rwandaise afin d'y introduire un département spécial chargé des juridictions gacaca. Elles seront dorénavant coordonnées par Aloysie Cyanzayire, qui sera également un des six vice-présidents de la cour suprême. Elle a été élue le mois dernier par le parlement, sur proposition du gouvernement.
Plus de 135.000 personnes sont détenues dans les prisons rwandaises en attente de jugement.
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