Pérou: des crises politiques en série depuis 2000

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Le Pérou, qui élit son président dimanche, a connu une série de crises politiques depuis la destitution d'Alberto Fujimori en 2000.

- Destitution de Fujimori -

Le 21 novembre 2000, après un scandale de corruption, le Parlement destitue pour "incapacité morale permanente" Alberto Fujimori, président depuis 1990, qui a présenté la veille sa démission depuis le Japon où il a fui.

Extradé, il est condamné en 2009 à 25 ans de prison pour corruption et crime contre l'humanité. En mars 2021 débute son procès pour des "stérilisations forcées" de milliers de femmes pauvres.

- Crises gouvernementales -

En 2003, le président centriste Alejandro Toledo, décrète l'Etat d'urgence face à une vague de mécontentement social. Une partie de l'opposition et de la presse demande son départ "pour incompétence". Le gouvernement démissionne en bloc.

En 2008, le président social-démocrate Alan Garcia accepte la démission du gouvernement après la découverte d'une affaire présumée de corruption en faveur de la compagnie pétrolière norvégienne Discover Petroleum.

Le 6 juin 2011, Ollanta Humala devient le premier président de gauche péruvien depuis 36 ans. Un an plus tard, les membres de son gouvernement, critiqués pour leur gestion de conflits sociaux (17 morts), démissionnent.

En 2015, la cheffe du gouvernement Ana Jara est renversée par une motion de censure, une première en 50 ans, après une affaire d'espionnage.

- Démission de Kuczynski, Humala inculpé -

Elu en 2016, le président de centre droit Pedro Pablo Kuczynski est visé par une enquête pour blanchiment d'argent présumé dans le vaste scandale de corruption du géant brésilien de BPT, Odebrecht.

Le 21 mars 2018, "PPK" démissionne à la veille d'un probable vote parlementaire pour le destituer. Il est placé en détention provisoire, puis en résidence surveillée.

Ollanta Humala est placé en détention provisoire en 2017, accusé d'avoir reçu trois millions de dollars d'Odebrecht lors de sa campagne électorale. Il est inculpé en 2019 pour blanchiment d'argent présumé.

- Keiko Fujimori arrêtée, Garcia se suicide -

La cheffe de l'opposition Keiko Fujimori, fille d'Alberto, également cible d'une enquête dans l'affaire Odebrecht, est arrêtée en octobre 2018 et effectue au total 16 mois de détention préventive, avant d'être libérée sous caution.

En mars 2021, le ministère public a requis 30 années d'emprisonnement contre elle. Assignée à résidence, elle candidate à la présidentielle dimanche pour la troisième fois.

Soupçonné dans une affaire de blanchiment d'argent présumé liée au scandale Odebrecht, l'ex-président Alan Garcia se suicide le 17 avril 2019 avant son arrestation.

Également soupçonné de corruption dans ce scandale, l'ex-président Alejandro Toledo est arrêté en 2019 aux États-Unis en vue d'une extradition.

- Vizcarra destitué -

En septembre 2019, le président Martin Vizcarra dissout le Parlement contrôlé par l'opposition fujimoriste et annonce des législatives anticipées.

Le Parlement réplique en le suspendant pour un an et vote son remplacement par la vice-présidente. Mais les chefs militaires, la police et des gouverneurs régionaux soutiennent le président et la vice-présidente démissionne.

En janvier 2020, les fujimoristes perdent les législatives.

Le 9 novembre, le Parlement destitue Martin Vizcarra pour "incapacité morale", sur fond d'accusation de pots-de-vins présumés reçus en tant que gouverneur en 2014.

Le chef du Parlement Manuel Merino devient président intérimaire mais démissionne au bout de cinq jours, sous pression de la rue et de la classe politique.

Le 16, l'ingénieur Francisco Sagasti est élu président du Parlement, devenant automatiquement président par intérim.