L'Arménie furieuse d'une exposition de trophées de guerre en Azerbaïdjan

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L'Arménie a accusé mardi l'Azerbaïdjan de haine raciale et de "politique génocidaire" en raison d'une exposition de trophées de guerre à Bakou, qui montre notamment des casques de soldats arméniens tués durant la guerre au Nagorny Karabakh.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a visité lundi le "Parc des trophées" qui doit bientôt ouvrir à Bakou pour montrer les engins, équipements et armements des Arméniens saisis ou détruits durant la guerre de l'automne 2020.

Des centaines de casques ayant appartenu à des soldats arméniens tués y sont exposés et M. Aliev a posé devant eux. Des mannequins de cire représentant de façon caricaturale des militaires adverses sont également présentés.

L'ouverture de ce parc est "une preuve de la haine à l'égard des Arméniens et de la politique génocidaire azerbaïdjanaise", a dénoncé le médiateur arménien pour les droits humains Arman Tatoïan.

Les images du parc ont aussi choqué les Arméniens à Erevan.

"C'est du vrai fascisme", a assuré à l'AFP un historien de 41 ans, Mher Barseguian. Le parc "rappelle les preuves de la barbarie de Hitler exposées dans les musées du monde entier".

La guerre au Nagorny Karabakh, une région indépendantiste à majorité arménienne mais reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, a éclaté en septembre 2020 et fait plus de 6.000 morts en six semaines.

Supérieur technologiquement, l'Azerbaïdjan a vaincu les troupes arméniennes et récupéré le contrôle d'une partie du Nagorny Karabakh, mais aussi de plusieurs districts qui lui échappaient depuis plus de 30 ans et une première guerre.

Bakou et Erevan se sont mutuellement accusés de crimes de guerre après le conflit.

La défaite de l'Arménie a en outre entraîné une crise politique, avec des manifestations contre le Premier ministre Nikol Pachinian, accusé d'avoir capitulé. Des législatives anticipées ont été convoquées en juin.