"Pour ce qui est des allégations selon lesquelles nous voulons, par ce nouveau système, entraîner le retard des procès, je pense que nous sommes les premiers concernés à voir les procès du TPIR s'accélerer", a dit M. Ngoga.
Le représentant de Kigali a dit que les nouvelles procédures d'immigration qui seraient à l'origine du blocage de deux procès en cours devant le TPIR "sont seulement nouvelles pour le TPIR, mais sont ordinaires pour toute personne qui cherche un document de voyage au Rwanda".
Dans le passé, le TPIR fournissait une liste contenant des noms de témoins, sans leurs adresses, sans photographies, et un document de voyage commun leur était octroyé, et cela suite aux mesures de protection des témoins.
Selon les nouvelles mesures, le témoin doit fournir toutes les pièces requises pour l'obtention d'un document de voyage, y compris les cartes d'identité, les photographies, les autorisations émanant des autorités locales de base, et les attestations communales de bonne conduite.
"C'est le TPIR qui doit produire ces documents, parce que c'est lui qui localise les témoins, et ce sont des documents que l'on peut obtenir facilement au Rwanda" a dit Ngoga.
Le diplomate rwandais a expliqué que les nouvelles mesures ont été suscitées par des récentes plaintes de harcèlement et de mauvais traitement des témoins en provenance du Rwanda.
"Le gouvernement ne savait pas quels étaient ces témoins. Il nous était difficile de connaître les réalités par ce que nous n'étions pas en contact avec ces témoins" a dit Ngoga.
"Quand nous parlons du mauvais traitement des témoins, nous parlons des témoins qui nous sont inconnus [...] Nous essayons d'être plus responsables, et cela nous aidera à cerner l'authencité de leurs plaintes. Si les allégations de mauvais traitement sont soulevées, nous serons en mesure de savoir d'où elles viennent, contrairement à ce qui se faisait par le passé où l'on ignorait tout" a-t-il ajouté.
Martin Ngoga a indiqué que jusqu'à cette date, aucune communication officielle n'avait été faite par le TPIR pour dire que ces nouvelles procédures n'étaient pas convenables. "Je pense que si le Tribunal trouve que ce système a des inconvénients, le greffe viendra vers nous, nous sommes toujours ouverts aux discussions, et nous pouvons arriver à un compromis" a dit le diplomate rwandais.
A la question de savoir si si ces nouvelles méthodes n'allaient pas à l'encontre des mesures de protection des témoins, Ngoga a dit que l'identité des témoins dits protégés était un secret de Polichinelle.
"Les gens ne devraient pas en faire un grand problème... Même certains de vos journalistes sont en possession des listes des témoins. Qu'est ce qui serait malencontreux si le gouvernement rwandais était en possession d'une liste de témoins ?" a -t-il demandé.
Les journalistes ont voulu savoir si le nouveau système ne pourrait pas entraîner un conflit d'intérêt si des membres du Front patriotique rwandais, au pouvoir à Kigali, venaient à être traduits devant le TPIR, entendu que le gouvernement sera en connaissance de celui qui viendra témoigner contre ses gens.
"Nous ne sommes pas au courant d'une personne du FPR qui serait accusée. Nous avons entendu qu'il y a des investigations en cours et nous n'avons aucune opinion là-dessus. Ajourd'hui la question des procès de l'arméee patriotique rwandaise n'est qu'une pure spéculation, et il ne serait pas correct pour moi d'en discuter" a répondu Martin Ngoga.
Le procès du groupe Butare(sud du Rwanda) a été reporté à plusieurs reprises suite aux nouvelles mesures d'octroi des documents de voyage aux témoins.
Le procès de l'ex-ministre de l'information, Eliézer Niyitegeka, commencé lundi dernier, se heurte au même problème.
BN/AT/GF/FH(RW-0618A)