Kigali SE FELICITE DE L’ARRESTATION D’UN SUSPECT DANS L'ENCEINTE DU TPIR

Arusha, le 21 mai 2001 (FH)- Le gouvernement rwandais s’est félicité de l’arrestation, le week-end dernier à Arusha, d’un Rwandais suspecté de génocide, a affirmé lundi son représentant auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Martin Ngoga. Siméon Nshamihigo, qui était procureur à Cyangugu (sud-ouest du Rwanda) en 1994, a été arrêté dans les locaux du TPIR samedi dernier par la police tanzanienne, à la demande du parquet de la juridiction internationale.

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Il était enquêteur de la défense de l’ancien commandant de la garnison militaire de Cyangugu, Samuel Imanishimwe, dont le procès est en cours au TPIR.

Lundi, le parquet du TPIR a demandé à un juge d’autoriser la détention provisoire du suspect en attendant qu’il établisse un acte d’accusation contre lui. "C’est un bon début", a indiqué Martin Ngoga en commentant l’arrestation de l’enquêteur, précisant que le gouvernement rwandais s’en félicitait.

Le diplomate rwandais a ajouté que "plusieurs autres suspects se promènent aux alentours" du Tribunal, l’exhortant à poursuivre le processus de leur arrestation. Martin Ngoga s’est refusé à préciser le nombre de personnes oeuvrant au sein des équipes de la défense suspectées de génocide par Kigali, se contentant d’indiquer que ce n’est pas leur nombre qui est important. "L’important est de ne pas les avoir aux alentours", a-t-il dit.

Au mois de mars dernier, Martin Ngoga avait déclaré que trois enquêteurs de la défense au TPIR figuraient sur la liste des suspects de génocide de première catégorie au Rwanda.

L’officiel rwandais a souligné que le TPIR "n’est pas une place pour les gens suspectés de génocide". Martin Ngoga a prôné un système "non perméable" de recrutement des enquêteurs de la défense, proposant que le TPIR fasse d’abord des investigations dans leur région d'origine au Rwanda. C’est moins coûteux de faire de mener de telles investigations préalables que de recruter "un danger public", a déclaré Martin Ngoga.

Le représentant du Rwanda s’est dit en désaccord avec les affirmations du Tribunal selon lesquelles les enquêteurs de la défense ne font pas partie de son personnel, expliquant que "ils sont sous le contrôle du Tribunal". "Vous ne pouvez pas contrôler les gens qui ne sont pas vôtres" a conclu Martin Ngoga.

Le TPIR indique que les enquêteurs de la défense sont des contractants indépendants recrutés par des avocats comme membres de leurs équipes. Il sont payés par le TPIR dans le cadre de l’assistance juridique aux accusés indigents.

AT/PHD/FH(SU0521A)