Pérou: adoption d'une loi pour incinérer le corps du chef du Sentier lumineux

1 min 26Temps de lecture approximatif

Le Congrès du Pérou a approuvé jeudi soir un projet de loi pour incinérer le corps du chef historique de la guérilla maoïste du Sentier lumineux, Abimael Guzman, décédé samedi en prison, et clore ainsi la controverse autour de sa dépouille.

La loi autorise le système judiciaire, les juges et les procureurs, à décider du sort du corps d'une personne condamnée pour terrorisme qui meurt en prison en purgeant sa peine "en cas d'atteinte possible à la sécurité et à l'ordre public", selon la texte.

Le projet de loi a obtenu 70 voix pour, 32 contre et 14 abstentions lors de la séance plénière diffusée par la chaîne de télévision du Congrès. Il doit encore être promulgué par l'exécutif.

Le corps de l'ancien guérillero, décédé d'une pneumonie bilatérale le 11 septembre, se trouve dans une morgue du port de Callao, à l'ouest de Lima.

Beaucoup au Pérou estiment que le corps devrait être incinéré et les cendres dispersées dans l'océan Pacifique, pour éviter de transformer une éventuelle tombe en lieu de pèlerinage pour ses partisans.

Le ministre de la Justice, Anibal Torres, s'est aussi prononcé en faveur d'une crémation "pour qu'il n'y ait pas d'endroit où se rendre pour certains qui voudraient lui rendre hommage".

Elena Yparraguirre, veuve de Guzman et numéro deux du Sentier lumineux, avait envoyé samedi depuis la prison pour femmes de Chorrillos, où elle purge une peine de réclusion à perpétuité, une lettre par l'intermédiaire de son avocat demandant au parquet de remettre le corps à un tiers, en vue d'un ensevelissement. Mercredi, le parquet a rejeté cette demande.

Surnommé le "Pol Pot des Andes" en raison de la cruauté de son mouvement, Abimael Guzman est mort à 86 ans dans la prison où il purgeait une peine à perpétuité à la suite de deux condamnations en 2006 et 2018.

L'ancien professeur de philosophie et Elena Yparraguirre ont été capturés en 1992 et se sont mariés en 2010 en prison.

Guzman portait la responsabilité d'un des conflits les plus sanglants d'Amérique latine, qui a secoué le Pérou entre 1980 et 2000, et fait plus de 70.000 morts et disparus, selon la Commission vérité et réconciliation.