Procès d'un ex-colonel syrien en Allemagne: le parquet réclame la perpétuité

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Le Parquet fédéral allemand a réclamé jeudi la réclusion à perpétuité à l'encontre d'un ancien colonel des services de renseignement syriens dans le cadre du premier procès au monde pour des exactions imputées au régime de Bachar al-Assad.

Anwar Raslan, réfugié en Allemagne après avoir déserté en 2012, s'est rendu coupable de crimes contre l'humanité, a estimé le procureur devant la Cour de Coblence qui le juge depuis le 23 avril 2020 pour avoir torturé des détenus dans un centre de détention secret du régime à Damas.

Dix ans après le déclenchement du soulèvement populaire en Syrie, c'est la première fois au monde que les exactions imputées au pouvoir en place à Damas sont jugées.

Le verdict dans ce procès historique est attendu pour le 13 janvier.

Ce procès, qui a été scindé en deux en début d'année, s'est déjà traduit par la condamnation le 24 février d'un ancien membre des services de renseignement, mais de grade subalterne, pour "complicité de crimes contre l'humanité".

Ces mêmes juges de Coblence avaient prononcé une peine de quatre ans et demi de prison à l'encontre d'Eyad al-Gharib pour l'arrestation en 2011 de manifestants et leur transfert vers le centre de détention dit Al-Khatib ou "branche 251", où la torture était pratiquée.

Pour juger ces Syriens, l'Allemagne applique le principe juridique de la compétence universelle qui permet à un Etat de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves, quels que soient leur nationalité et l'endroit où ils ont été commis.

Anwar Raslan est resté muet pendant toutes les audiences mais au début du procès, son avocat avait lu une longue déclaration en son nom dans laquelle il niait avoir eu recours à la torture dans le centre Al-Khatib où il dirigeait le service des enquêtes.