09.11.07 - RWANDA/FRANCE - L’INSTRUCTION CONTRE AGATHE HABYARIMANA SERA MENEE A PARIS

  PARIS,  9 nov 2007 (FH) - L'information judiciaire contre Agathe Habyarimana, la veuve de l’ancien président rwandais, ouverte à  Evry, près de Paris, à la suite d’une plainte pour "complicité de génocide et de crime contre  l'humanité", va être transférée à un juge d'instruction de la capitale. 

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La chambre criminelle de la Cour de cassation a rendu un arrêt dans ce sens au milieu de la semaine pour une "bonne administration de la justice". Depuis trois ans, tous les dossiers sur le génocide ont été mis entre les mains de deux juges parisiennes : Fabienne Pous et Michèle Ganascia. Ce transfert devrait prendre un mois.   L'information avait été ouverte le 16 mai dernier à Evry, préfecture du département où réside Mme Habyarimana, à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile déposée trois mois auparavant par le collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). Une précédente plainte déposée par l’association « Reporters sans frontières » n’avait pas été déclarée recevable.   A ce jour, six informations judiciaires sont ouvertes en France à l'encontre de ressortissants rwandais accusés d’avoir participé au génocide. Deux d’entre elles pourraient être abandonnées au profit du TPIR qui a réclamé que Wenceslas Munyeshyeka et Laurent Bucyibaruta leur soient livrés. Une décision de la cour d’appel de Paris est attendue la semaine prochaine à ce sujet.   La plainte qui visait Mme Habyarimana a été déposée après que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) ait rejeté au début de l’année sa demande d’être considérée comme une réfugiée politique. Dans sa décision, l’OFPRA avait affirmé qu’il y avait des « raisons sérieuses » de penser que la veuve de l’ancien président assassiné avait été impliquée dans le génocide de 1994.   Mme Habyarimana avait été évacuée vers la France quelques jours après l’assassinat de son mari. Dix ans après elle a sollicité l’asile politique. Avant cette plainte aucune information judiciaire ne l’avait visé en France. Des enquêtes menées au début de son mandat par le Tribunal pénal international pour le Rwanda n’avaient pas abouti.   AP/PB/GF   © Agence Hirondelle