13.11.07 - BURUNDI/JUSTICE - UN POLITIQUE DEMANDE LA MISE EN PLACE IMMEDIATE DU TRIBUNAL SPECIAL

   Bujumbura, 13 novembre 2007 (FH) – Un haut responsable politique burundais estime que le Tribunal spécial pour le Burundi (TS) devrait commencer à fonctionner immédiatement, avant même le démarrage  de la Commission Vérité Réconciliation (CVR).  

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« La mise en place de la CVR avant la création d’un Tribunal spécial pour juger les crimes de génocide relève de la banalisation et de la négation du génocide », a affirmé dans une déclaration à l’agence Hirondelle Gabriel Sinarinzi, président d’une aile du parti Uprona (Union pour le progrès national, opposition pro-Tutsi).   « Lorsqu’il y a eu génocide et que (ce) génocide a été dûment constaté, les Nations Unies ont l’obligation de créer immédiatement un Tribunal spécial dans n’importe quel pays », estime Sinarinzi soutenu par un autre responsable burundais, M. Diomède Rutamucero, président de PA Amasekanya, une association de lutte contre le génocide au Burundi.   Selon le juriste belge Stef Vandeginste, toutes les Commissions d’enquête ayant fait le constat que des actes de génocide ont été commis au Burundi « n’avaient aucun pouvoir judiciaire, leur méthode de travail a été limitée ». Mais «en l’absence d’un constat judiciaire, il est difficile de dire qu’il faut mettre en place un Tribunal spécial » explique Vandenginste professeur à l’Université d’Anvers (Belgique).   Le président burundais, M. Pierre Nkurunziza a procédé recemment au lancement officiel des travaux du Comité de pilotage (CP) en charge des consultations nationales sur la justice de transition qui comprend les deux mécanismes : la CVR et le TS. Ces travaux qui devraient durer environ six mois, devrait aboutir au fonctionnement effectif d’une ou des deux institutions suivant un calendrier à déterminer.   Selon Jeannine Nahigombeye, chargée de Projet a Global Rights , une ONG américaine qui suit l’évolution de la Justice transitionnelle (JT) au Burundi, « rien n’est fixé à ce jour sur ce que sera le calendrier de travail des deux mécanismes ».   Issus de l’Accord d’Arusha (Tanzanie) d’août 2000, la CVR et le TS sont deux mécanismes de justice transitionnelle qui doivent établir et qualifier les crimes commis au Burundi depuis l’indépendance en 1962.  Ils décideront ensuite d’en poursuivre ou non les auteurs.   GA/PB/GF   © Agence Hirondelle