Le colonel Luc Marchal, qui commandait le secteur de Kigali, au sein de la force des Nations Unies, a affirmé que le fameux Jean-Pierre qui avait révélé la présence de caches d’armes dans la capitale rwandaise était en contact avec des représentants du FPR, dont l’officier de liaison entre les Nations Unies et les rebelles. Déjà, a-t-il expliqué, dès leur arrivée, ils avaient reçu une lettre d’officiers de l’armée dénonçant un « plan machiavélique » du président en exercice, Juvénal Habyarimana, qui allait se concrétiser par des massacres et des assassinats. « Cette lettre s’est avérée être un faux », a-t-il dit.
Les révélations de « Jean Pierre », estimées crédibles après une première vérification, avaient amené le chef des forces des Nations Unies du Rwanda, le général Roméo Dallaire, à demander à son quartier général à New York l’autorisation d’intervenir, mais cela lui avait été refusé. Cette incident a été longuement commenté notamment dans le livre écrit pour sa défense par le général canadien, aujourd’hui sénateur.
« Tout récemment, il y a moins de deux ans, j’ai trouvé le fil conducteur de tout cela », a expliqué l’officier belge désormais à la retraite. « Il s’agissait d’un programme permanent d’intoxication de la Minuar et de l’opinion publique internationale », a-t-il dit. Il a cité plusieurs officiers appartenant à l’armée rwandaise et qui ont rejoint les rangs du FPR dès sa victoire en 1994.
Reprise dans de nombreux livres sur le génocide, cette affaires des caches d’armes devant lesquelles les Nations Unies avaient été impuissantes, ainsi que le projet de tuer « mille tutsis en 20 minutes » faisait partie d’un plan concerté, a expliqué l’officier belge venu à Arusha témoigner en faveur de l’ancien chef d’état major de la gendarmerie rwandaise, le général Augustin Ndindiliyimana.
Ce dernier est jugé avec trois autres officiers des anciennes Forces armées rwandaises (FAR), défaites et chassées du pays en juillet 1994, par la rébellion du FPR, actuellement au pouvoir.
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