27.02.08 - TPIR/SEROMBA - JUGEMENT EN APPEL LE 12 MARS POUR L’ABBE ATHANASE SEROMBA

Arusha, 27 février 2008 (FH) – Le jugement en appel de l’abbé Athanase Seromba, premier prêtre catholique à avoir été jugé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), sera rendu le 12 mars prochain, selon une note du service de presse du tribunal.

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A l’issue de l’audience en appel, en novembre dernier, le procureur avait requis la prison à vie contre cet homme d’église condamné à 15 ans de prison en première instance tandis que la défense avait demandé l’acquittement.

Vicaire de la paroisse de Nyange, dans le nord-ouest du pays, pendant le génocide de 1994, Seromba a été condamné pour son rôle dans le massacre de près de 1.500 personnes qui s’étaient réfugiées dans son église en avril 1994.

Selon le jugement en première instance, Seromba a souscrit à la décision des autorités administratives de détruire cet édifice religieux dont l’effondrement a tué les Tutsis qui y avaient cherché refuge.

L’église a été détruite le 16 avril 1994 à l’aide d’un bulldozer. Toujours selon ce jugement, le prêtre a conseillé au conducteur du bulldozer de commencer la démolition par la partie la plus fragile de l’édifice.

Les juges de première instance l’ont ainsi condamné pour « aide et encouragement » à commettre les crimes de génocide et d’extermination.

Lors du procès en appel, Alfred Orono Orono, représentant du procureur, a demandé à la chambre d’appel de le condamner également pour planification et perpétration du génocide.

Pour sa part, le conseil de la défense, Patrice Monthé, a dénoncé « le caractère fragile et extrêmement ténu des preuves de l’accusation » et reproché aux premiers juges d’être « allés trop vite en besogne».

S’adressant à ses juges après son avocat, l’abbé Seromba a clamé son innocence et demandé «que la volonté de Dieu soit faite ».

Trois autres prêtres catholiques ont été mis en accusation par le TPIR dont l’abbé Wenceslas Munyeshyaka exilé en France où il devrait être jugé, le tribunal des Nations Unies s’étant dessaisi du dossier au profit de Paris.

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