Présidentielle : tour d'horizon des factchecks de l'AFP liés aux affaires étrangères

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Contre-vérités flagrantes, imprécisions ou données sorties de leur contexte: depuis le début de la campagne et toutes tendances confondues, les candidats à la présidentielle et leurs soutiens ont parfois pris quelques libertés avec les faits.

Petit tour d'horizon d'infox politiques liées aux affaires étrangères, vérifiées par le service d'investigation numérique de l'AFP depuis septembre.

- Les imprécisions de Jean-Luc Mélenchon sur le coût et l'origine de la guerre au Mali

Le candidat LFI a assuré le 6 mars que François Hollande portait la responsabilité d'avoir "déclenché la guerre au Mali" et clamé que l'intervention française dans ce pays, qui s'est achevée début 2020, avait coûté 8 milliards d'euros.

Cette double affirmation est sujette à caution : si l'ancien président socialiste a bien pris la décision d'engager militairement la France au Mali en janvier 2013, il l'a fait à la demande expresse des autorités de Bamako face aux avancées des groupes jihadistes qui contrôlaient déjà le nord du pays.

Loin d'être consolidé, le chiffre de 8 milliards d'euros reprend par ailleurs une simple estimation "à la louche" d'un journaliste et ne fait pas l'unanimité parmi les parlementaires spécialistes du budget de la défense. Fin 2021, le candidat LFI lui-même préférait parler de 5 milliards.

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TotalEnergies "installé" en Russie par Emmanuel Macron, selon Yannick Jadot

Accusant TotalEnergies de se rendre complice de crimes de guerre en Ukraine, le candidat écologiste a par ailleurs assuré le 9 mars qu'Emmanuel Macron avait "installé" la multinationale en Russie" et lui avait obtenu "tous ses contrats" dans le pays, en tant que ministre de l'Economie puis comme président.

TotalEnergies a toutefois commencé ses activités en Russie plusieurs décennies avant l'arrivée d'Emmanuel Macron en politique et est ainsi présent dans le pays depuis 1991.

Les mégaprojets gaziers menés récemment par le groupe dans l'Arctique russe découlent par ailleurs d'un partenariat commercial noué en 2011 --alors que M. Macron était dans le privé-- et d'une stratégie portée par son PDG de l'époque, Christophe de Margerie, qui a fait de TotalEnergies le premier investisseur étranger dans le pays.

Sans préjuger de son action en coulisses, M. Macron a publiquement encouragé en 2018 les entreprises françaises à renforcer leur présence en Russie et la Banque publique d'investissement a accordé début 2017 une garantie de prêts en lien avec un premier projet de Total en Arctique.

Mais, en 2021, il a aussi fini par émettre des réserves sur un second projet gazier porté par la multinationale dans le pays.

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- Le français, deuxième langue parlée dans le monde, selon Marine Le Pen

Défendant le rang de la France sur la scène internationale et son poids diplomatique, Marine Le Pen a notamment affirmé le 13 février que le français était "la deuxième langue la plus parlée" sur le globe.

Bien qu'elle soit la seule - avec l'anglais - à être présente sur cinq continents, la langue française est en réalité classée au cinquième rang mondial d'après l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le directeur de l'Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone (ODSEF).

En revanche, elle est la deuxième langue à être apprise à travers le monde et le nombre de ses locuteurs est croissant en Afrique.

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- Les Occidentaux avaient promis aux Russes de ne pas s'élargir à l'Est, selon plusieurs candidats

Selon un narratif prisé par la Russie, plusieurs pays occidentaux auraient promis à Moscou, après la chute du Mur, qu'il ne s'élargirait pas au-delà des frontières de l'Allemagne réunifiée mais auraient, depuis, rompu cet engagement plusieurs fois.

Cette affirmation a été notamment reprise par Jean-Luc Mélenchon le 7 décembre, Marine Le Pen le 2 mars ou Eric Zemmour, qui a même soutenu le 24 janvier que cet engagement avait été couché sur papier.

Qualifié de "mythe" par l'Otan, cette affirmation est contredite par plusieurs experts joints par l'AFP qui récusent l'existence de tout accord "contraignant" sur ce point même si des discussions informelles ont pu avoir lieu entre dirigeants occidentaux et russe à la fin des années 80.

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bur-jt/pta/npk

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