Initialement prévue le 18 mars, l'audition des témoins à décharge avait été par la suite fixée au 7 avril pour permettre aux avocats de mieux se préparer.
Lundi matin, l'équipe de défense concernée, celle d'Edouard Karemera, a expliqué que les témoins avaient eu du mal à s'adapter au calendrier de la chambre. Les premiers témoins et la déclaration préliminaire de l'avocate principale, Me Dior Diagne, sont prévus au cours de la semaine à venir.
Les accusés dans ce procès sont Mathieu Ngirumpatse, ancien président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de l'ex-chef de l'Etat Juvénal Habyarimana, Edouard Karemera, le vice-président, et Joseph Nzirorera, le secrétaire général.
Ils ont été autorisés à présenter leurs témoins dès le 14 avril en commençant par ceux de Karemera.
La chambre a toutefois entendu en avant goût Jean Baptiste Butera, sous préfet affecté à la ville de Kigali en 1994, qui a été cité par Nzirorera. Affaibli par la maladie, il a témoigné par vidéoconférence depuis Bruxelles, où il réside.
Le tribunal a consacré le reste du temps à l'audition de trois témoins à charge rappelés pour compléter leurs dépositions antérieures.
L'un d'entre eux, le témoin protégé BTH, a affirmé avoir été contraint d'accuser faussement Nzirorera. Détenu au Rwanda lors de ses précédents témoignages devant le TPIR en 2005 et 2006, le témoin a fui le pays peu après sa libération. Son contre interrogatoire va se prolonger lundi. Après, il devrait revenir sur ses déclarations dans deux autres affaires.
Le procès des trois anciens politiciens était le seul inscrit cette semaine au rôle du tribunal après la pause pascale. Cette semaine a coincidé avec la commémoration du 14ème anniversaire du génocide au TPIR et partout dans le monde. Au Rwanda, le président Kagame a fait son traditionnel discours devant le mémorial de Nyamata.
Lundi prochain au TPIR, deux autres affaires, également au stade de la présentation des preuves à décharge, reprendront. Il s'agit de l'affaire Butare qui concerne six accusés originaires de cette région située au sud du pays ainsi que Gouvernement II qui concerne quatre anciens ministres.
Le TPIR a par ailleurs publié cette semaine le calendrier judiciaire du mois d'avril. Il y signale notamment que le 28, s'ouvrira le procès de Callixte Kalimanzira, ancien directeur de cabinet au ministère de l'intérieur.
Sept personnes sont actuellement détenues à Arusha en attendant le début de leur procès. Quatre d'entre elles sont sous le coup d'une demande de transfert vers le Rwanda à laquelle ils s'opposent avec vigueur. Les juges n'ont pas encore tranché.
Le tribunal a accueilli cette semaine l'ambassadeur itinérant américain pour les crimes de guerre, Clint Williamson. Il s'est entretenu avec son président, le juge Dennis Byron, le procureur Hassan Jallow et le greffier Adama Dieng. Leurs discussions ont porté, selon lui, sur la stratégie d'achèvement du tribunal, sur la recherche des derniers fugitifs et sur l'héritage du tribunal. Après Arusha, Clint Williamson devait se rendre en République démocratique du Congo (DRC), au Rwanda et au Burundi.
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