Une jihadiste partie en Syrie à 15 ans condamnée en Allemagne

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Une jihadiste partie rejoindre l'Etat islamique en Syrie à l'âge de 15 ans a été condamnée mercredi en Allemagne à deux ans de prison avec sursis, a annoncé un porte-parole de la Haute Cour régionale de Naumburg (est).

Jugée à Halle (est) à huis clos depuis fin janvier, Leonora Messing, aujourd'hui âgée de 22 ans et mère de deux enfants, a été reconnue coupable d'appartenance à une organisation terroriste.

Les juges n'ont en revanche pas retenu les charges de complicité de crime contre l'humanité en lien avec les exactions commises contre la minorité yazidie et considérées par la justice allemande comme un génocide.

Le parquet l'accusait d'avoir aidé, en juin 2015, son époux jihadiste à "acheter" une femme de cette minorité kurdophone d'Irak réduite à l'esclavage par l'EI.

Mais les juges ont estimé que cela n'avait pas pu être démontré durant les audiences qui se sont déroulées en l'absence de tout public, Leonora Messing étant mineure au moment des faits.

Son histoire très médiatisée en Allemagne avait suscité la circonspection. Originaire d'un bourg rural de l'ex-RDA sans aucune mosquée dans la région, l'adolescente avait fugué en mars 2015 pour rejoindre, seule, la Syrie.

La jeune fille, majorette lors du carnaval et qui proposait des vidéos de maquillage sur internet, s'était auparavant convertie à l'islam avant d'en épouser les thèses les plus radicales.

Peu après son installation à Raqa, "capitale" autoproclamée de l'organisation jihadiste, elle était devenue la troisième épouse d'un Allemand originaire de sa région.

Le père de l'adolescente avait découvert la conversion de sa fille à l'islam radical après sa disparition. Il était alors tombé sur des photos de l'adolescente en niqab.

Devenue mère de deux petites filles, la jeune femme avait fini par être détenue dans un camp sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie.

Son mari, Martin Lemke, a été capturé en 2019 par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, selon le témoignage de Leonora Messing et d'une autre de ses femmes à l'AFP.

En décembre 2020, elle avait été rapatriée en Allemagne lors d'une des opérations organisées par Berlin, qui a rapatrié depuis 2019 91 personnes, dont une majorité d'enfants (69).

Arrêtée à son arrivée à Francfort, elle avait par la suite été remise en liberté.