16.06.08 - TPIR/MILITAIRES II - LE GENERAL NDINDILIYIMANA SE VOIT COMME UN HOMME NEUTRE

Arusha, 16 juin 2008 (FH) - L'ancien chef de la gendarmerie nationale rwandaise, le général Augustin Ndindiliyimana, s'est présenté lundi, au premier jour de sa déposition pour sa défense devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) comme un homme qui a toujours fait preuve de neutralité dans l'exercice des différentes responsabilités qu'il a eu à occuper dans son pays.

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« J'ai toujours adopté une position neutre pour transcender les sensibilités ethniques et régionales », a déclaré le général Ndindiliyimana.

Entré au gouvernement en 1982 comme ministre de la Jeunesse et des sports, cet officier originaire de Butare (sud) se vit par la suite confier le portefeuille des Transports et télécommunications puis celui de la défense avant d'être nommé chef d'Etat-major de la gendarmerie en 1992.

Il a indiqué que du temps du parti unique, il n'avait pas voulu se faire élire député alors que les ministres avaient le droit de siéger également au Conseil national de développement (CND), l'organe exécutif de l'époque.

Le général a ensuite affirmé qu'après l'avènement du multipartisme en juin 1991, il avait refusé de s'engager dans l'un quelconque des partis politiques, reconnaissant cependant sa sympathie pour l'un d'eux..

« J'avais des amis dans pratiquement tous les partis. Mais le PSD (Parti social-démocrate) m'allait le plus au cœur », a-t-il dit, expliquant qu'au vu de son programme, cette formation politique proposait « certaines innovations ».

Parlant des accords d'Arusha, dont il fut l'un des négociateurs pour la partie gouvernementale, il a indiqué qu'il soutenait leur mise en application même s'ils étaient « imparfaits ».

Ces accords furent signés à Arusha, en Tanzanie, en août 1993, entre le gouvernement et la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR, actuellement au pouvoir à Kigali).

« Les accords pouvaient nous amener à une solution (...) leur mise en application était l'unique chance pour ne pas arriver à ce qui est arrivé », a ajouté le général qui était interrogé, pour la première partie de sa déposition, par son avocat principal, le Canadien Christopher Black.

La suite de cet interrogatoire principal devait être menée par le deuxième avocat, le Belge Vincent Lurquin, et durer jusque la fin de la semaine.

Ndindiliyimana est en procès avec trois autres officiers des anciennes Forces armées rwandaises (FAR) dont l'ex-chef d'Etat-major de l'armée, le général Augustin Bizimungu.

Accusés de crimes de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, tous les quatre plaident non coupables.

Leur procès a débuté en septembre 2004.

ER/PB/GF

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