30.06.08 - TPIR/KAREMERA - LA CHAMBRE ADRESSE UN AVERTISSEMENT AUX AVOCATS DE KAREMERA

Arusha, 30 juin 2008 (FH) - Une des chambres du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a adressé un avertissement aux avocats d'Edouard Karemera, un ancien responsable politique poursuivi pour génocide, en raison de leur «refus de se conformer aux ordonnances», a-t-on appris lundi de source judiciaire.

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« La chambre adresse, en vertu de l'article 46 du Règlement (de procédure et de preuve), un avertissement aux Conseils d'Édouard Karemera, Me. Dior Diagne Mbaye et Me.Félix Sow, pour défaut de se conformer aux ordonnances », indiquent les trois juges, dans une décision datée de vendredi dernier et communiquée lundi à l'agence Hirondelle.

Le 18 juin, la chambre avait ordonné à ces deux avocats sénégalais de déposer le lendemain l'ordre de comparution de tous leurs témoins. Le 25 juin, notant que la défense de Karemera ne s'était pas conformée à cette décision, la chambre avait ordonné que cette liste soit déposée au plus tard le lendemain durant les heures ouvrables.

A ce jour, notent les juges, les avocats de Karemera ne se sont toujours pas conformés aux ordonnances de la chambre. «Un tel comportement constitue une entrave à la procédure et est contraire à l'intérêt de la justice », estiment les trois juges qui ordonnent à la défense de Karemera de «déposer au plus tard (lundi) 30 juin à 12 heures (heure d'Arusha) l'ordre de comparution de tous les témoins à décharge qu'elle entend appeler ».

Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, Karemera, ancien vice- président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) paide non coupable.

Suspendu depuis la mi-mai, ce procès devrait reprendre lundi prochain avec la suite du défilé des témoins de Karemera, premier à présenter sa défense. Selon Me Dior Diagne, conseil principal de Karemera, environ 65 témoins devraient comparaître pour la défense de son client.

Les débats ont commencé en septembre 2005, après un premier procès annulé en cours de procédure en raison d'une « apparence de partialité » de la part d'une juge.

Le nouveau procès est conduit par le juge Dennis Byron, président du TPIR, qui a déja annoncé qu'il se prolongerait en 2009.

ER/PB/GF

© Agence Hirondelle