Ancien sous officier cantonné au camp kigali, M. Deo Munyaneza a expliqué qu'il avait, avec d'autres sous-officiers, tenté de calmer les esprits mais que des « invalides désespérés » les avaient écartés en leur disant « laissez nous, ils ont tué le président Habyarimana ».
« Ils étaient fous furieux, suite à la rumeur » selon laquelle le président avait été tué par des Belges, a-t-il affirmé. « La rumeur rajoutait à leur colère de mutilés de guerre ; ils semblaient en mutinerie ; ils n'obéissaient à aucun ordre » a-t-il indiqué.
L'ancien sous officier a ajouté qu'il n'avait vu aucun blindé du bataillon de reconnaissance à proximité et que connaissant tous les sous officiers de cette unité basée également au camp Kigali il était en position d'affirmer qu'aucun élément de ce bataillon d'élite n'avait pris part à ces assassinats. Lors des discussions qui ont suivi ce meurtre il a eu confirmation de cela, a-t-il dit.
Interrogé par les juges sur l'unité d'origine de « ces soldats qui semblaient en mutinerie », il a répondu qu'il ne s'agissait en tout cas pas de membres du bataillon de reconnaissance, car, a-t-il expliqué, les invalides de ce bataillon étaient pris en charge dans le cadre de leur unité.
Il a indiqué, sans autre précision, que les responsables de cet attentat étaient des mutilés, venus de différentes unités déployées au front, pour être pris en charge à l'Ecole supérieure militaire (ESM), attenante au Camp Kigali.
Les invalides du bataillon de reconnaissance restaient dans leur cantonnement au camp Kigali, a-t-il insisté.
ER/PB/GF
© Agence Hirondelle