« Il nous a ordonné de traquer les tutsis et leurs complices », a affirmé cet homme surnommé SLA pour préserver sa sécurité. Ce huitième témoin de l'accusation, qui s'était engagé dans les rangs de la défense civile en avril 1994, a évoqué un discours prononcé par l'accusé au camp militaire de Mkamira dans la commune de Mukingo, dans la préfecture de Ruhengeri.
A cette réunion, qui selon lui a rassemblé 220 personnes, assistaient également l'ancien maire de Mukingo Juvenal Kajelijeli, qui a été condamné à la prison à vie par le TPIR et le chef d'état major de l'armée, le général Augustin Bizimungu, actuellement en cours de jugement devant ce tribunal.
Le témoin a raconté que deux heures après cette réunion, un barrage avait été dressé qui a permis d'intercepter 40 tutsis qui voyagaient à bord de deux véhicules. Ils ont été emmenés à l'intérieur du camp et tués peu après, a-t-il ajouté. « Ceux qui étaient dénoncés, ceux qui ressemblaient à des tutsis, ceux qui avaient des nez fins et ceux qui étaient suspectés d'être tutsis pouvaient être arrêtés et emportés », a-t-il dit. Les contrôles d'identité permettaient en outre de séparer tutsis et hutus, a-t-il ajouté.
Ephrem Setako, dont le procès a commencé le 25 août dernier, plaide non coupable des six chefs d'accusation avancés contre lui, dont génocide et crimes contre l'humanité.
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