Brésil : manifestation de femmes indigènes contre Bolsonaro

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Environ 3.000 femmes membres de tribus autochtones de tout le Brésil manifestaient mardi à Brasilia pour dénoncer les "politiques génocidaires" du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui envisage d'autoriser l'exploration minière dans les territoires indigènes.

Pour cette première marche rassemblant uniquement des femmes de ces tribus, les manifestantes, qui campent depuis la fin de la semaine dernière dans la capitale, arboraient des costumes traditionnels, avec plumes, arcs, flèches et instruments de musique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Derrière une pancarte "Résister pour exister" en tête de cortège, elles ont défilé sur l'Esplanade des Ministères, qui débouche sur l'emblématique Place des Trois Pouvoirs, où se trouvent le Palais présidentiel de Planalto, le Congrès et la Cour suprême.

"Ils sont en train de déclarer la guerre aux peuples indigènes. Nous n'acceptons pas les politiques génocidaires du gouvernement, nous allons empêcher que le sang de notre peuple soit à nouveau versé", scandait une meneuse indigène dans un haut-parleur.

"Bolsonaro veut en finir avec nos terres, nos ethnies. Nous voulons que nos terres soient bien délimitées. Notre territoire est régulièrement envahi par des braconniers ou des orpailleurs", a déclaré à l'AFP Potira Guajajara.

Cette étudiante de 22 ans du village de Lagoa Quieta, dans l'Etat du Maranhao (nord-est), a rappelé que la déforestation ne cessait d'"augmenter" depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.

Les derniers chiffres officiels de l'Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE) montrent que la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure à ce qu'elle a été au même mois en 2018.

Pour Potira Guajajara, le chef de l'Etat tente de "diviser les peuples indigènes" en vue de livrer leurs terres aux entreprises minières ou aux grands propriétaires terriens.

Élu avec le soutien appuyé du puissant lobby de l'agro-négoce, Jair Bolsonaro envisage notamment d'ouvrir les territoires réservés aux populations autochtones à l'exploration minière, sous prétexte d'"intégrer les indigènes à la société", sans les laisser "confinés comme dans un zoo".

Quelque 800.000 indigènes et 305 ethnies vivent au Brésil, un pays-continent de 209 millions d'habitants.