Le Venezuela absent d'une audience à la CIJ sur un différend frontalier avec le Guyana

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Le Venezuela a refusé mardi de participer à une première audience de la Cour internationale de justice (CIJ) sur un différend frontalier vieux de plus d'un siècle avec le Guyana, rejetant la compétence de la plus haute instance judiciaire de l'ONU en l'affaire.

Les deux pays se disputent le territoire de l'Esequibo, une vaste région sauvage qui leur sert de frontière et qui représente les deux tiers du territoire guyanais.

Le différend, renvoyé devant la CIJ en 2018 par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, s'est envenimé depuis l'annonce en 2015 par Exxon Mobil d'une découverte significative de pétrole aux larges des côtes guyanaises.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a indiqué mardi que son pays ne participerait pas aux audiences de la Cour basée à La Haye, accusant le Guyana de porter "unilatéralement" le litige devant la justice internationale sans son accord.

"Très respectueusement, nous informons qu'étant donné que le Venezuela n'a pas accepté la compétence de la Cour (...) il ne participera pas" aux audiences, a écrit M. Maduro dans une lettre lue à la CIJ.

"Il aurait été sans aucun doute plus utile à la Cour que les deux parties comparaissent, afin de présenter pleinement leurs arguments", a réagi devant les juges le représentant du Guyana, Shridath Ramphal.

M. Ramphal a déclaré que l'affaire était d'une "importance singulière" pour le peuple guyanien qui est "uni dans la défense de sa souveraineté et de l'intégrité territoriale de sa patrie".

Le Guyana, qui prévoit de débuter le forage pétrolier dans les eaux litigieuses au second semestre 2020, soutient que des frontières terrestres ont été fixées en 1899 par un tribunal arbitral à Paris, une décision que le Venezuela n'a jamais reconnue.

Caracas "a cultivé une action nationaliste pour désavouer" cette décision, a fustigé M. Ramphal.

L'audience de mardi, qui s'est en partie déroulée en visioconférence en raison de la pandémie de Covid-19, vise à établir si la CIJ a compétence en l'affaire. Les juges rendront leur décision à une date ultérieure.

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