Cette peine est la plus lourde au Rwanda après l'abolition de la peine capitale en 2007.
«Human rights watch exhorte le gouvernement rwandais à honorer ses obligations en abolissant définitivement la peine d'emprisonnement à vie en isolement », écrit HRW dans cette lettre reçue à l'agence Hirondelle
Pour l'organisation, cette peine « constitue un traitement cruel et inhumain et ne devrait être imposée ni par les tribunaux rwandais (ordinaires) ni par les juridictions gacacas, quelles que soient les circonstances».
Chargés de juger la plupart des auteurs présumés du génocide de 1994, les tribunaux semi-populaires gacacas (prononcer gatchatcha), animés par des « personnes intègres » élues parmi la communauté, peuvent, eux aussi, prononcer la perpétuité en isolement, conformément à une loi de mai 2008.
« Lorsque le Rwanda a aboli la peine capitale en juillet 2007, beaucoup (de personnes et d'organisations) à travers le monde- y compris Human Rights Watch- ont applaudi cette décision et l'ont perçue comme un grand pas en avant pour le pays », souligne cette lettre.
Mais, déplore HRW, la même loi abolissant la peine de mort prévoit la prison à perpétuité en isolement pour certaines catégories de crimes. Cet isolement est l'un des deux motifs pour lesquels les juges du TPIR ont rendu des décisions s'opposant au projet de transfert de certaines affaires vers la justice rwandaise.
« En réponse à ces décisions (du TPIR), le Parlement (rwandais) a voté le 01 décembre 2008 une loi interdisant l'application de la peine d'emprisonnement à vie en isolement aux affaires pénales en provenance du TPIR ou de l'étranger », poursuit le texte.
Cela montre, selon HRW, que «le pays est plus soucieux d'obtenir le transfert d'affaires du TPIR que de respecter les droits de l'homme à travers son système judiciaire ».
« Tous les suspects jugés et condamnés au Rwanda devraient être traités de la même façon et ne devraient pas être soumis à cette punition », conclut la lettre.
ER/GF
© Agence Hirondelle