Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk a alerté mardi sur le risque "extrêmement élevé" de violations graves du droit international après l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza.
"Ces frappes aériennes et opérations terrestres israéliennes entraîneront inévitablement de nouvelles pertes civiles et la destruction d'infrastructures civiles", a déclaré M. Türk dans un communiqué.
L'armée israélienne a étendu lundi son offensive dans un nouveau secteur de la bande de Gaza, à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, et entend agir dans des zones où elle n'était jamais allée au cours des 21 mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, sommant les habitants d'évacuer les lieux.
"Les derniers ordres israéliens de déplacement, suivis par des attaques intensives dans le sud-ouest de Deir al-Balah (...) ont aggravé la souffrance des Palestiniens affamés. Il semblait impossible que le cauchemar puisse empirer. Et pourtant, c'est le cas", a commenté M. Türk.
"Étant donné la concentration de civils dans la région, et les moyens et méthodes de guerre employés par Israël jusqu'à présent, les risques (...) de violations graves du droit international humanitaire sont extrêmement élevés", a-t-il averti.
Le Haut-Commissaire souligne également que "la zone visée" par les attaques israéliennes "abrite également plusieurs organisations humanitaires, y compris des cliniques, d'autres installations médicales, des abris, une cuisine communautaire, des centres d'accueil, des entrepôts et d'autres infrastructures essentielles".
"Des maisons ont déjà été détruites et des milliers de personnes ont été contraintes de fuir à nouveau la zone. Leur seul choix est de se rendre dans les zones de Gaza qui rétrécissent de plus en plus où des centaines de milliers de personnes sont contraintes de se rassembler, rendant difficile toute tentative d'acheminement de l'aide humanitaire", a-t-il relevé.
"Même ces zones ne sont pas sûres. Je rappelle à Israël que le déplacement permanent de personnes vivant sous son occupation équivaudrait à un transfert illégal, ce qui constitue un crime de guerre et, dans certaines circonstances, un crime contre l'humanité", a-t-il affirmé.
Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), entre 50.000 et 80.000 personnes se trouvaient alors dans la zone et près de 88% du territoire de Gaza est désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne.
En outre, l'ONU et des ONG font régulièrement état d'un risque de famine dans le territoire palestinien assiégé par Israël après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.