Le maire (divers gauche) de Verdun, Samuel Hazard, a porté plainte vendredi contre un militant d'extrême droite à qui il reproche de l'avoir diffamé et injurié en marge d'une messe en hommage à Philippe Pétain organisée le 15 novembre dans une église de sa ville, a annoncé son avocat.
Cette plainte vise Pierre-Nicolas Nups, ancien candidat aux législatives de 2024 en Meurthe-et-Moselle sous la bannière du Parti de la France, ainsi que ce parti, a précisé Me Fabrice Hagnier.
Sous les huées, M. Nups avait interprété "Maréchal nous voilà", chant à la gloire du chef du régime de Vichy, le jour de cette messe organisée par l'Association pour défendre la mémoire du Maréchal Pétain (ADMP).
Dans sa plainte, le maire reproche à M. Nups d'avoir insinué sur ses réseaux sociaux qu'il l'avait empêché d'entrer dans l'église - alors que cela résultait d'une décision du préfet, qui avait limité l'accès au lieu de culte aux seuls membres de l'ADMP -, de l'avoir traité de "sale maire gauchiste" et d'avoir prétendu qu'il avait "activé ses réseaux franc-maçons" pour limiter l'accès à la messe.
Une enquête judiciaire a par ailleurs été ouverte contre le président de l'ADMP, Jacques Boncompain, pour contestation de crime contre l'humanité, avait annoncé lundi la procureure de Verdun, Delphine Moncuit.
M. Boncompain, qui avait affirmé à Verdun que Philippe Pétain avait été "le premier résistant de France" et qu'il avait "sauvé" des juifs, doit être entendu le 27 novembre dans le cadre de cette enquête, a précisé vendredi la magistrate, citée par le quotidien régional l'Est Républicain.
"Il n'y a aucun fait de nature pénale à l'encontre de l'Église catholique", a par ailleurs indiqué au journal la procureure, précisant que le prêtre ayant célébré la messe, Gautier Luquin, n'était pas non plus mis en cause, contrairement à ce que de premières informations avaient pu laisser penser.
Dans un communiqué publié jeudi, le diocèse de Verdun avait assuré le prêtre de son soutien. La messe qu'il a célébrée l'a été "à la demande" de Mgr Philippe Ballot, administrateur apostolique (c'est-à-dire évêque par intérim) de Verdun, "dans le strict respect du cadre légal et de la police des cultes", a souligné le diocèse.
"La prière pour les défunts n'est en rien une prise de position politique", a-t-il ajouté.
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