20.04.2004 - TPIR/GOUVERNEMENT I - UN TEMOIN AFFIRME AVOIR MENTI POUR DISSIMULER SON ROLE PENDANT LE

Arusha 20 avril 2004 (FH) - Un témoin entendu mardi par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) dans le procès dit "Gouvernement I" dans lequel comparaissent trois anciens responsables de l'ex-parti présidentiel et un ex-ministre a reconnu avoir menti lors de ses entretiens avec des autorités judiciaires rwandaises et des enquêteurs du parquet pour dissimuler son rôle pendant le génocide anti-tutsi de 1994. Le dixième témoin à charge était contre- interrogé par Me Peter Robinson, l'avocat américain de Joseph Nzirorera, l'ancien secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), un des accusés.

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"Il n'y a aucune vérité dans mes déclarations antérieures à 1999. En fait, J'ai menti pour fuir mes responsabilités", a indiqué le témoin protégé "GBU". Le témoin a fait plusieurs déclarations aux officiers du parquet de Ruhengeri (nord du Rwanda) et aux enquêteurs du bureau du procureur du TPIR établi à Kigali.

Me Robinson a tenté de le discréditer en relevant des contradictions entre son témoignage devant le Tribunal et ses déclarations antérieures. "Avant 1999, je ne disais pas la vérité. [...] Même votre client pourra avouer un jour ce qu'il nie aujourD'hui", a déclaré le témoin.

Dans lesdites déclarations, GBU avait indiqué être resté chez lui pendant la semaine qui a suivi l'assassinat du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Plus tard, il a avoué avoir participé aux massacres de Tutsis à partir du 7 avril 1994 dans sa commune natale de Mukingo (province Ruhengeri).

Devant les juges du TPIR, il a allégué que Nzirorera, originaire de la même région, avait félicité les miliciens Interahamwe de Mukingo pour avoir tué les Tutsis en avril 1994. Me Robinson entend démontrer que le témoin n'est, en aucun cas, crédible.

Nzirorera comparaît avec deux autres ex-hauts responsables de son parti: Mathieu Ngirumpatse, le président, et Edouard Karemera, le vice président, ainsi qu'avec André Rwamakuba, ex-ministre de l'enseignement primaire et secondaire sous le gouvernement intérimaire en place en 1994 Ce dernier boycotte le procès depuis son ouverture en novembre 2003, alléguant que son dossier est "manipulé" par le procureur.

Poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité, les quatre accusés plaident non coupable.

La déposition de GBU se poursuit mercredi devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sénégalaise Andrésia Vaz, assistée de l'Italienne Flavia Lattanzi et de la Camerounaise Florence Arrey.

ER/AT/GF/FH(GVI''0420A)