Une équipe du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU se rend en Chine dimanche pour préparer la visite attendue de longue date de Michelle Bachelet, a indiqué à l'AFP une porte-parole à Genève.
"L'équipe préparatoire de cinq personnes", après une période de quarantaine pour cause de pandémie de Covid-19, doit "visiter la région autonome ouïghour du Xinjiang" (nord-ouest), a précisé la porte-parole Ravina Shamdasani.
Début mars, la Haute-Commissaire Michelle Bachelet avait annoncé qu'elle avait trouvé un accord avec le gouvernement chinois "pour une visite" devant en particulier la mener dans le Xinjiang, où Pékin est accusé de crimes contre l'humanité envers la minorité musulmane des Ouïghours.
Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont dénoncé un "génocide" en cours contre les Ouïghours. Pékin dément formellement.
La porte-parole du Haut-Commissariat a souligné qu'"il est de pratique courante d'envoyer une mission technique (de préparation) dans les pays où le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme ne dispose pas d'un bureau".
Cette mission préparatoire "doit permettre d'assurer un accès véritable qui permet au Haut-Commissariat d'avoir une bonne compréhension de la situation des droits de l'homme dans le pays et de pouvoir discuter avec une large palette de parties prenantes, y compris de hauts responsables gouvernementaux et la société civile", a encore précisé Mme Shamdasani.
Outre la visite, Michelle Bachelet doit aussi publier un rapport sur le Xinjiang. Ce document, très attendu par les Occidentaux et les ONG, n'a pas encore été rendu public, malgré des pressions plus ou moins discrètes.
Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, avait récemment laissé poindre publiquement l'impatience de Washington. Dans un tweet, elle avait "pressé" Mme Bachelet de publier ce rapport, "qui devait être finalisé en septembre 2021", et déclaré qu'une "visite de la Haute-Commissaire en Chine (devait) bénéficier d'un accès sans entraves et inconditionnel".
Selon des organisations de défense des droits humains, au moins un million de Ouïghours et d'autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont ou ont été incarcérés dans des camps dans le Xinjiang, placé sous étroite surveillance par les autorités.
Pékin conteste, affirmant qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers attribués à des islamistes ou séparatistes ouïghours.