14.11.08 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - UN FAUX TEMOIGNAGE DANS BUTARE?

Arusha, 14 novembre 2008 (FH) - La chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) saisie du procès "Butare" a, en début de semaine, ordonné une enquête sur un possible faux témoignage après la volte-face d'un témoin qui a avoué le 29 octobre dernier avoir menti dans une précédente déposition.

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Désigné par le nom de code QA, le témoin avait été entendu pour la première fois en mars 2004. Il a été rappelé à la barre le mois dernier, suite à des requêtes de l'ex-préfet de Butare (sud), Sylvain Nsabimana et de l'ancien maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi.

Au TPIR, un faux témoignage est passible d'une peine maximale de cinq ans de prison ou une amende de 10.000 dollars américains ou les deux.

Un premier condamné pour faux témoignage, le témoin GAA, qui s'était vu infliger 9 mois de détention l'année dernière, est sorti de prison en mars dernier après avoir purgé sa peine.

Par ailleurs, un avocat rwandais, Léonidas Nshogoza, est poursuivi devant le TPIR, pour subornation de témoins, dont GAA.

Enfin, le tribunal recherche un autre témoin rwandais, GFA, disparu mystérieusement en mai dernier, alors qu'il venait d'admettre qu'il avait porté des accusations mensongères dans une précédente déposition.

Dans le procès des dirigeants du MRND, l'ex-parti présidentiel, la chambre a siégé cette semaine jusqu'à vendredi pour l'audition de 4 témoins de la défense de l'ancien vice-président du parti, Edouard Karemera. L'un d'entre eux, RTM, a souligné que le MRND ne pouvait mobiliser la jeunesse de Kibuye (ouest) pour des massacres parce qu'il n'y était pas solidement implanté. Karemera est originaire de Kibuye. Ces témoins étaient bloqués depuis plusieurs semaines au TPIR, suite à la maladie de l'ex-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse. Les débats reprendront en février 2009.

Dans l'affaire « Militaires II », le capitaine Innocent Sagahutu, dernier accusé à contre- attaquer, a poursuivi la présentation de ses témoins.
Jeudi, il a fait venir un ancien compagnon d'armes actuellement réfugié en France, le lieutenant Faustin Habimana. Le témoin a réfuté l'allégation du procureur selon laquelle Sagahutu exerçait, en 1994, les fonctions de commandant en second du bataillon de reconnaissance auquel il appartenait. Le procès se poursuivra lundi prochain.

Le même jour le procès de Callixte Kalimanzira, l'ancien directeur de cabinet du ministre de l'Intèrieur pendant le génocide devrait reprendre. L'accusation a présenté 26 témoins de 47 faits épars, selon la défense. Elle devrait jusqu'au 5 décembre en présenter une trentaine.

ER/PB/GF

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