25.11.08 - RWANDA/GACACA - UN MINEUR AU MOMENT DES FAITS CONDAMNE À 15 ANS EN APPEL A NYAKABANDA

Kigali, 25 novembre 2008 (FH) - Jean-Bosco Rurangwa, 29 ans, poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, a été condamné à 15 ans d'emprisonnement dimanche dernier par la juridiction d'appel de Nyakabanda, un quartier de Kigali, a constaté l'Agence.

1 min 31Temps de lecture approximatif

Cette juridiction a jugé la plaidoirie d'aveu, de repentir et de demande de pardon irrecevable et a jugé Rurangwa "coupable d'avoir achevé le nommé Gasongo et d'avoir infligé un traitement inhumain à son cadavre, et le condamne ainsi à la peine d'emprisonnement de 15 ans, avec dégradation civique ».

L'accusé qui avait 14 ans révolus au moment des faits, avait déja été condamné pour les mêmes crimes à 5 ans d'emprisonnement, à la mi-juillet, par la juridiction de secteur de Nyakabanda. « J'ai interjeté appel, parce que la juridiction semble ne pas avoir tenu compte de ma plaidoirie de culpabilité », a-t-il tenté de faire valoir devant les juges d'appel.
.
Selon plusieurs témoins, Rurangwa, désavoué en 2003 par des voisins alors qu'il occupait un poste administratif dans son village avait alors été obligé de reconnaitre publiquement ses crimes lors du génocide. « Cela n'entre pas dans les procédures d'aveu, de repentir et de demande de pardon », a expliqué un juge après l'audience.

« Gasongo, sa victime, avant d'expirer, l'a éclaboussé de son sang en pleine figure en lui jetant : ‘que mon sang te porte malheur' ! Regardez-le, maintenant ! », dit Madame Philomène Mukarwego, indiquant du doigt le jeune homme dont tout le coté droit est paralysé. « Je ne suis pas satisfaite de la sentence ajoute la vieille dame, je le vois encore en train de me menacer avec une grenade dégoupillée et moi implorant son pardon. Ou alors, au milieu d'une meute de chiens, lors de sa chasse quotidienne aux Tutsi ».

15 ans d'emprisonnement est la peine la plus lourde pour les mineurs classés dans la 2ème catégorie comme l'était l'accusé. Majorée de la dégradation civique, le temps que court cette peine, cette condamnation exclut le jeune homme des travaux d'intérêt général

SRE/PB/GF

© Agence Hirondelle