17.10.08 - TPIR/ONU - INTERROGATIONS A ARUSHA APRES L'ANNONCE DU PRESIDENT BYRON

Arusga, 17 octobre 2008 (FH) - L'annonce faite au début de la semaine devant l'Assemblée général des Nations Unies que le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) allait, d'ici la fin de l'année 2009, rendre plus de jugements qu'il n'en a jamais rendu, a suscité de nombreuses interrogations et commentaires dans les couloirs du tribunal.

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Lundi, dans un discours prononcé à l'issue de la présentation du 13eme rapport annuel du TPIR, le président du tribunal Dennys Byron a annoncé qu'au cours des 14 prochains mois, 38 jugements seraient rendus. Il a cependant reconnu que 28 d'entre eux étaient déjà en cours de rédaction. Dix procès restent donc à faire.

« C'est très irréalisable, ça ne se passe jamais comme il le prévoient » explique une canadienne qui a appartenu à plusieurs équipes de défense. « Peut être ... si le procureur faisait mieux son travail » ajoute-t-elle perfidement.

« Vu le temps qu'on a pris, ça serait étonnant, mais pas impossible » estime Me Alisson Turner, une avocate canadienne qui vient d'être nommée officiellement pour défendre Leonidas Nshogoza, un avocat rwandais accusé d'avoir incité à de faux témoignages.

«Comme ils jugent des voleurs de mobylette, ils n'ont qu'à faire venir des juges français qui feraient de la comparution immédiate», ironise un avocat français.

Pour un avocat tanzanien, Me Jwani Mwaikusa, "c'est un programme ambitieux car le tribunal est incité à finir son mandat ». Mais, selon lui, « le président Byron est le mieux placé pour ce faire ». "Théoriquement c'est possible, mais pratiquement c'est impossible" dit Me Fabien Segatwa, un avocat burundais.

D'autres, traducteurs, juristes, fonctionnaires anonymes y voient «un effet d'annonce». «C'est de la diplomatie » dit l'un d'entre eux. « Il dira : j'avais de bonne intentions mais la pratique n'a pas suivi », suggère l'un d'entre eux.

« Cela suppose d'abord la prolongation de mon contrat », répond un correcteur, illustrant les difficultés de l'administration du tribunal à mobiliser les équipes. « Et nos vacances ?», s'exclame un autre qui déduit deux des 14 mois à venir.

PB/ER/GF

© Agence Hirondelle