24.10.08 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - LE CAPITAINE INNOCENT SAGAHUTU A COMMENCE SA DEFENSE

Arusha, 24 octobre 2008 (FH) - Le capitaine Innocent Sagahutu, un des quatre accusés de l'affaires « Militaires II », a commencé sa défense lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) où il répond de crimes de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.

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Trois témoins à décharge ont été entendus cette semaine. Le premier, le major Aloys Twambaze, de l'ancienne armée rwandaise, a battu en brèche la thèse de l'entente, entre Sagahutu et ses supérieurs comparaissant avec lui, en vue de commettre le génocide.

« A l'armée, on ne s'entend pas avec son supérieur, on reçoit des ordres de son supérieur », a déclaré le major Twambaze actuellement exilé en Belgique.

Le deuxième témoin, un survivant du génocide désigné par le pseudonyme RVS, a affirmé que le capitaine lui avait sauvé la vie alors qu'il ne le connaissait pas avant le génocide. « Certains militaires étaient animés de bonnes intentions », a conclu le témoin.

Dans l'affaire Butare, l'ex-maire de Muganza (sud), Elie Ndayambaje, témoigne pour sa défense depuis lundi. Il a commencé par préciser qu'au déclenchement des massacres en avril 1994, il n'était plus à la tête de la commune, rappelant que c'est seulement en juin 1994 qu'il avait à nouveau été nommé au poste de maire de cette commune rurale. Poursuivant sa défense, il a nié avoir jamais manié une arme à feu, réfutant ainsi les accusations selon lesquelles il aurait ouvert le feu sur des Tutsis le 21 avril 1994 dans la commune voisine de Ndora.

Le procès des anciens dirigeants du MRND est toujours dans l'impasse, en raison de la maladie de l'un des accusés, l'ex-président du parti, Mathieu Ngirumpatse. Les débats auraient dû reprendre le 18 août après les vacances judiciaires. La défense de cet ancien politique, aujourd'hui âgé de 69 ans, a informé la chambre lundi que l'accusé n'était toujours pas en mesure de se présenter à l'audience. Le procès reste reporté sine die.

La maladie de Ngirumpatse en rajoute aux vicissitudes de cette affaire qui avance lentement en dépit d'une série de mesures prises par la chambre, dans le but d'accélérer les débats.

Ce procès, connu sous l'appellation « Karemera et autres », a commencé en septembre 2005. Le procureur a clôturé son accusation en décembre 2007. Une première procédure dans laquelle les trois leaders du MRND étaient poursuivis avec une autre personnalité avait été annulée après plus d'une année de procès.

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