30.01.09 - RWANDA/FRANCE - ROSE KABUYE ENTENDUE SUR SON PARCOURS ET NON SUR LE FOND

Arusha, 30 janvier 2009 (FH) -  Mme Rose Kabuye, chef du protocole du président rwandais Paul Kagame, a comparu mercredi à Paris devant le juge français Marc Trévidic pour une première audition qui n'a porté que sur « le parcours personnel » de cette ancienne rebelle accusée d'avoir joué un rôle dans l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana.

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Cette audience, qui a duré toute la journée, s'est déroulée à huis clos. Elle a porté sur « le parcours personnel de Rose (Kabuye), son itinéraire familial, sa trajectoire avant les faits présumés », a rapporté l'AFP citant Me Léon-Lef Forster, l'un des avocats de la défense dans cette affaire.

Selon Me Forster, les faits présumés » seront abordés «ultérieurement ». Même si elle n' est pas entrée dans le fond du dossier, cette audition a permis à Mme Kabuye de fournir « une série de précisions et d'informations qui ne semblent pas avoir été prises en compte auparavant », selon Bernard Maingain, un autre avocat de la responsable rwandaise.

Mme Kabuye, lieutenant-colonel à la retraite, a été arrêtée le 9 novembre en Allemagne, en exécution d'un mandat d'arrêt international délivré en 2006 par le juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière.

Inculpée et placée sous contrôle judiciaire, après son transfert à Paris, elle avait été autorisée à rentrer dans son pays pour les fêtes de fin d'année avec obligation de regagner la France le 10 janvier au plus tard.

Mise en examen pour complicité d'assassinats et association de malfaiteurs, le tout en relation avec une entreprise terroriste, elle clame son innocence.

A l'époque des faits, Mme Kabuye appartenait, avec le grade de major, à l'ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) actuellement au pouvoir à Kigali. La justice française la soupçonne d'avoir hébergé le commando qui a exécuté l'attentat.

Huit autres personnalités rwandaises proches du président Kagame, toutes soupçonnées d'avoir joué un rôle dans l'assassinat de Juvénal Habyarimana, sont visées par des mandats d'arrêt du juge Bruguière.

La justice française est compétente pour cette affaire parce que, parmi les victimes, figurent les pilotes français de l'appareil.

A la suite des mandats d'arrêt du juge Bruguière, Kigali a rompu ses relations diplomatiques avec Paris en novembre 2006.

ER/GF

© Agence Hirondelle