06.02.09 - RWANDA/GACACA - BYUMA, MILITANT DES DROITS DE L'HOMME, JUGE EN REVISION

Kigali, 06 février 2009 (FH) - Le militant des droits de l'homme et auteur dramatique rwandais, François-Xavier Byuma, comparaîtra  samedi pour la deuxième fois devant une juridiction gacaca venue de la Province de l'Est pour le juger en révision dans son quartier de Biryogo, dans la ville de Kigali.

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Byuma, actuellement détenu à la prison centrale de Kigali (PCK), a été condamné à 19 ans de prison, après avoir été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, complicité d'assassinat de Raymond Rubayiza et de tentative d'assassinat de Louise Batamuliza, pendant le génocide de 1994.

A la première audience du procès en révision le 24 janvier, il a présenté aux juges un document prouvant, selon lui, que l'auteur de la tentative d'assassinat de Batamuliza était un autre présumé génocidaire.Mais en examinant de très près le document, le banc des juges a constaté qu'il y était question de Mutamuliza et non de Batamuliza.

Samedi, les juges entendront la défense de Byuma en ce qui concerne le meurtre de Rubayiza.

Militant de longue date et auteur dramatique bien connu dans son pays, Byuma avait été condamné en première instance en mai 2007 par la juridiction gacaca (prononcer gatchatcha) du secteur Biryogo.

La peine avait été confirmée en appel trois mois plus tard, après quoi le condamné avait introduit un recours en révision.

Le déroulement du procès  avait été critiqué par des certaines associations rwandaises, régionales et internationales des droits de l'homme, dont Human rights watch (HRW).

Membre de plusieurs organisations rwandaises des droits de l'homme, Byuma est président de l'association "Turengere abana", ("Protégeons les enfants") qui, dans un rapport, avait accusé le juge Sudi Imanzi, président du tribunal gacaca de Biryogo, d'avoir violé une fillette.

Les "gacacas", juridictions populaires inspirées des anciennes  assemblées villageoises lors desquelles les sages réglaient des différends, assis  sur le gazon (gacaca en langue kinyarwanda), peuvent juger tous les présumés  auteurs du génocide de 1994, sauf « les planificateurs du génocide au niveau national et provincial ».

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