14.02.09 - TPIR/USA - MME DES FORGES A AIDE A MIEUX COMPRENDRE LE GENOCIDE, SELON JALLOW

Arusha, 14 février 2009 (FH) - Le procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Hassan Bubacar Jallow, a estimé samedi que l'Américaine Alison Des Forges, morte jeudi soir dans un accident d'avion aux Etats-Unis, avait apporté au monde « une meilleure compréhension de la genèse du génocide » de 1994 au Rwanda, dans un communiqué reçu à l'agence Hirondelle.

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Historienne et militante des droits de l'homme, Mme Des Forges qui avait témoigné comme expert de l'accusation dans une dizaine de procès au TPIR, a trouvé la mort dans l'avion qui s'est écrasé à Buffalo, dans le nord de l'Etat de New York, faisant 50 morts.

« Elle était l'une des voies les plus autorisées sur l'histoire et la politique du Rwanda », écrit le magistrat gambien, saluant un «expert mondialement reconnu dans ce domaine ».

« Ses connaissances, son professionnalisme et son engagement en faveur de la justice ont  énormément aidé le Tribunal et le monde dans l'ensemble, à acquérir une meilleure compréhension de la genèse et du déroulement de la tragédie du génocide rwandais de 1994 », écrit M.Jallow.

De l'avis du procureur en chef du TPIR, « le docteur Des Forges a apporté une contribution indélébile à la cause de la justice pénale internationale et à la cause des droits de l'homme ».

« Sa mort est une perte pour ces causes et pour tous ceux qui ont eu l'occasion de travailler avec elle », a ajouté M.Jallow.

Mme Des Forges avait acquis une notoriété mondiale en publiant un livre, "Aucun témoin ne doit survivre" qui relate le génocide d'avril à juillet 1994 au Rwanda.

Durant près de deux décennies, elle fut conseillère pour le département Afrique de Human Rights Watch (HRW).

Citée comme témoin expert de l'accusation dans une dizaine de procès au TPIR, elle avait notamment été entendue dans le plus célèbre procès du tribunal, celui du colonel Théoneste Bagosora, présenté comme le "cerveau" du génocide et condamné à la prison à vie en décembre 2008.

Elle se disait également prête à témoigner sur les crimes qui auraient été commis en 1994 par des hommes de l'ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR), actuellement au pouvoir à Kigali. HRW avait dénoncé en décembre l'interdiction d'entrée au Rwanda ayant visé plusieurs fois Mme Des Forges.

SC/ER/GF

Agence Hirondelle